Au Tchad, le Parti socialiste sans frontières dénonce « l’enlèvement » de son secrétaire général

Après la mort en février de son président, Yaya Dillo, le parti d’opposition affirme que son « secrétaire général, Robert Gam, a été enlevé par des agents des services de renseignement ».

Des soldats tchadiens barrent l’entrée de la route menant au siège du Parti socialiste sans frontières (PSF) après que des coups de feu ont éclaté, à N’Djamena, le 29 février 2024. © AFP

Des soldats tchadiens barrent l’entrée de la route menant au siège du Parti socialiste sans frontières (PSF) après que des coups de feu ont éclaté, à N’Djamena, le 29 février 2024. © AFP

Publié le 22 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le secrétaire général du Parti socialiste sans frontières (PSF), Robert Gam, a été « enlevé » vendredi 20 septembre, a déclaré, le lendemain dans un communiqué, un cadre de ce parti dont le président, Yaya Dillo, a été tué en février dernier.

« Après la visite politique des camarades du parti Les Patriotes au siège du PSF, le secrétaire général Robert Gam a été porté disparu », écrit Mahamat Alifa Yousouf, le coordinateur général de la formation. « Il fait l’objet de harcèlement et d’intimidations depuis l’assassinat odieux » du président Yaya Dillo, poursuit le texte.

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Face à la presse le 21 septembre en fin de journée, Fatime Adoume Youssouf, l’adjointe de Robert Gam, a relaté « la présence de trois véhicules, vitres teintées, non immatriculés » et de « quelques motos suspectes » le 20 septembre sur les lieux. « Il est clair que le secrétaire général, Robert Gam, a été enlevé par des agents de services de renseignement », a-t-elle ajouté.

Yaya Dillo, président du PSF et cousin du président Mahamat Idriss Déby Itno, a été tué le 28 février par des militaires de la garde présidentielle dans l’assaut du siège de son parti, deux mois avant l’élection présidentielle à laquelle il était candidat.

Multiplication des arrestations d’opposants

Le pouvoir a nié « toute exécution », invoquant la nécessité d’appréhender Yaya Dillo, suspecté d’avoir mené une « attaque » contre les services de renseignement et tenté de faire libérer un responsable de son parti qui avait été arrêté.

Une vingtaine de proches de Yaya Dillo ont été interpellés le jour de sa mort et sont toujours « détenus au secret », selon Amnesty International. Le 14 septembre, Robert Gam a exigé en conférence de presse leur « libération immédiate », menaçant autrement d’« organiser des contestations » sous un mois.

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Mi-septembre, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé une multiplication des arrestations et des détentions hors procédures par les services de renseignement.

Le 6 mai dernier, Mahamat Idriss Déby Itno a été élu président à l’issue un scrutin boycotté par une partie de l’opposition.

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(avec AFP)

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