Près de 50 morts dans des combats cette semaine au Sud-Soudan
Des combats cette semaine dans la ville clé de Malakal au Sud-Soudan ont fait près de 50 morts et 100 blessés, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat.
« Selon nos estimations basées sur des observations sur le terrain et différentes sources, les violences ont fait approximativement 50 morts et 100 blessés » au sein de la population civile et des combattants, a déclaré ce responsable.
Différents chiffres circulaient dans la presse soudanaise, mais aucun responsable de l’ONU n’avait encore établi de bilan des victimes.
Des combats ont éclaté mardi à Malakal entre les ex-rebelles de l’Armée de libération du Sud-Soudan (SPLA) et des partisans de Gabriel Tang, un ancien chef de milice nordiste pendant la guerre civile Nord-Sud aujourd’hui général dans les forces armées soudanaises (SAF).
Les affrontements ont duré une journée et la situation sur le terrain était « plutôt calme » vendredi, a indiqué un autre responsable.
Ces violences montrent la fragilité de l’Accord de paix global entre le Nord et le Sud du Soudan qui a mis fin en 2005 à la plus longue guerre civile en Afrique, à l’origine de deux millions de morts et de quatre millions de déplacés sur près de 22 ans.
Elles sont survenus aussi au moment où la situation politique est tendue au Soudan dans l’attente mercredi d’une décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre ou non un mandat d’arrêt contre le président Omar el-Béchir pour son rôle présumé dans les violences au Darfour, vaste région dans l’ouest du pays en guerre civile depuis 2003.
Omar el-Béchir cherche à obtenir l’appui des partis politiques d’opposition et de la population dans son bras de fer contre la CPI et son procureur, Luis Moreno-Ocampo qui l’a accusé en juillet de génocide, crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour.
Les combats de Malakal sont « peut-être un avertissement » de Khartoum au Sud-Soudan signifiant que la guerre Nord-Sud pourrait reprendre si les sudistes ne soutiennent pas Omar el-Béchir dans sa croisade contre la CPI, estime un observateur sous le couvert de l’anonymat.
La guerre au Darfour entre rebelles et gouvernement a fait 2,7 millions de déplacés et un nombre de morts évalué à 300. 000 par l’ONU et 10. OOO par Khartoum.
Gabriel Tang « a été utilisé pour déclencher une autre guerre civile au Sud-Soudan », a accusé cette semaine le ministre de l’Information du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan, Gabriel Changson Chang.
Des combats entre des partisans de Gabriel Tang et les forces sudistes avaient fait plus de cent morts en 2006 à Malakal, capitale de l’Etat du Haut Nil située à la frontière entre le nord et le sud du Soudan, côté sud.
Il s’agissait cette semaine de la première fois que Gabriel Tang, qui est établi à Khartoum, retournait à Malakal depuis ces combats.
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