Nigeria: accord à l’amiable entre Pfizer et des plaignants
Un accord à l’amiable est intervenu entre le géant pharmaceutique américain Pfizer et des plaignants nigérians de la ville de Kano (nord) qui se retrouveront à Rome en mars pour finaliser cette entente, a affirmé jeudi à l’AFP une source proche du dossier.
Publié le 26 février 2009 Lecture : 2 minutes.
« Pfizer et les familles des présumées victimes d’un test de médicament (en 1996) sont parvenus à un accord à l’amiable et sont en principe convenus de se retrouver en mars à Rome pour coucher l’arrangement par écrit », a précisé cette source sans préciser le montant de l’indemnisation prévue.
Cet accord est l’aboutissement de plus d’un an de négociations entre le groupe américain et le gouvernement de l’Etat de Kano au nom des familles qui se sont constituées parties civiles dans le procès en cours contre Pfizer.
Selon un avocat de Pfizer, Anthony Igbe, l’accord n’a cependant pas été conclu, mais est proche. « C’est une question de jours ou de semaines avant qu’on ne concrétise l’accord », a-t-il déclaré à l’AFP sans donner de détails.
Dans un communiqué publié aux Etats-Unis, la société américaine a expliqué que « le processus de règlement (de l’affaire) était en cours ».
« L’entreprise a fait et continue de faire des efforts importants pour parvenir à une solution appropriée et à l’amiable », ajoute le texte, qui estime que la résolution de cette affaire est « dans l’intérêt de toutes les parties ».
L’Etat de Kano a porté plainte au civil et au pénal contre Pfizer en 2006. Il accuse le groupe pharmaceutique d’avoir testé illégalement un médicament contre la méningite appelé Trovan sur 200 enfants en avril 1996 lors d’une triple épidémie de méningite, de rougeole et de choléra, ce qui aurait entraîné la mort d’au moins onze d’entre eux et des dommages physiques à 189 autres.
Cet Etat réclamait initialement 2,75 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) de dommages et intérêts, puis avait indiqué en juin qu’il signerait un accord à l’amiable pour 650 millions de dollars.
Pfizer, qui conteste les accusations, avait proposé une somme de 10 millions de dollars aux victimes, une offre rejetée par l’Etat selon des sources proches du dossier.
« Ce n’est plus qu’une question de semaines pour que la question soit maintenant réglée et les victimes indemnisées », a poursuivi la même source sous couvert d’anonymat.
Pfizer fait l’objet d’un autre procès pour la même affaire, intenté cette fois par le gouvernement fédéral nigérian qui réclame 6,5 milliards de dollars.
