Laurence do Rego, celle par qui le scandale arrive
La décision d’écarter Laurence do Rego, la puissante directrice chargée de la finance et du risque chez Ecobank a entraîné une réaction en chaîne, qui a plongé le groupe panafricain dans la tourmente
Fin juin à Lomé, le malaise était déjà perceptible. Lors de l’assemblée générale d’Ecobank – qui marquait également le 25e anniversaire du groupe -, Laurence do Rego, puissante administratrice exécutive et directrice finance et risque, était en retrait, contrairement aux habitudes. En coulisses, son sort avait été scellé quelques jours plus tôt, le 19 juin, par les administrateurs. Thierry Tanoh avait obtenu d’eux l’autorisation de la révoquer pour nommer le directeur financier de son choix. Et quelques semaines plus tard, le 5 août, elle était suspendue.
Diplôme manquant
Une décision motivée, officiellement, par la découverte qu’elle n’avait pas le diplôme d’expert-comptable certifié dont elle se prévalait. Absence confirmée depuis par un courrier du ministère français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche daté du 28 août.
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Au cours du conseil d’administration du 5 août, qui a mené à sa suspension, ses compétences ont été partiellement remises en question à la suite de rapports effectués quelques mois plus tôt par les autorités bancaires de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) et du Nigeria. Des critiques qui ont surpris les familiers de cette Franco-Béninoise de 48 ans dont la réputation était jusqu’à récemment bonne, plusieurs financiers l’ayant côtoyée la qualifiant de bonne professionnelle.
« Ekpe girl »
En réalité, Laurence do Rego paie aussi son statut d’ »Ekpe girl ». « Elle était vue par Thierry Tanoh comme trop proche d’Arnold Ekpe. Il était logique qu’il veuille s’en séparer et nommer à sa place le directeur financier de son choix, car c’est un poste très sensible », souligne un dirigeant de la banque.
Dans la lettre qu’elle a adressée à l’autorité des marchés du Nigeria après sa suspension, Laurence Do Rego met en cause la méthode du directeur général, parlant de « pressions psychologiques » et de « dénigrement ». Thierry Tanoh ne s’attendait pas à une telle résistance. Il aurait dû se méfier : femme à la poignée de main ferme, Laurence do Rego était réputée pour son caractère de battante. « J’ai donné onze années de ma vie à cette institution… C’est vous qui allez partir », a-t-elle ainsi lancé au directeur général lorsque celui-ci lui a demandé de démissionner.
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