Kenya: l’ONU dénonce les exécutions sommaires « systématiques » de la police

La police kényane s’est rendue coupable de meurtres extrajudiciaires systématiques, a dénoncé jeudi un haut responsable des Nations unies, reprochant au président Mwai Kibaki d’ignorer cette question et suggérant le limogeage du chef de la police et du procureur général.

Publié le 25 février 2009 Lecture : 1 minute.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires Philip Alston a détaillé à Nairobi lors d’une conférence de presse les premières conclusions d’une mission de 10 jours au Kenya.

« J’ai reçu des témoignages accablants sur l’existence d’exécutions extrajudiciaires à grande échelle, systématiques et soigneusement préparées, menées à un rythme régulier par la police kényane », a indiqué M. Alston.

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« Le président kényan devrait publiquement reconnaître l’étendue du problème des exécutions extrajudiciaires et la nécessité de mener des réformes drastiques au sein de la police », a-t-il ajouté.

« Son mutisme à ce jour sur la question est à la fois flagrant et problématique ».

« La police kényane agit au-dessus des lois et tue souvent en toute impunité », a poursuivi M. Alston.

« Des réformes devraient commencer par le renvoi immédiat du chef de la police » Hussein Ali, a lancé le rapporteur de l’ONU, appelant également de ses voeux celui du procureur général Amos Wako.

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Mardi, la Commission nationale kényane pour la défense des droits de l’Homme (KNCHR) a diffusé la vidéo d’un policier confessant avoir été témoin de 58 exécutions sommaires menées par des collègues en un an.

Selon le président adjoint de la KNCHR, Hassan Omar Hassan, ce policier a depuis été tué.

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Plusieurs rapports de la KNCHR ou d’organisations telles que Human Rights Watch ou International Crisis Group (ICG) ont d’ores et déjà détaillé et mis en lumière l’implication des forces de sécurité dans des exécutions sommaires.

La plupart de ces meurtres ont eu lieu à la faveur de deux opérations d’envergure, l’une contre les membres présumés de la secte Mungiki, interdite pour ses dérives criminelles et l’autre contre la milice des Forces de défense des terres des Sabaot, dans la région du Mont Elgon (ouest du Kenya).

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