Les soldats rwandais partent, Kinshasa et Kigali célèbrent leur entente

Les soldats rwandais ont commencé à quitter l’est de la RDC, après une cérémonie à Goma au cours de laquelle Kinshasa et Kigali ont célébré leur entente et la fin de leur opération conjointe contre les rebelles hutu rwandais.

Publié le 25 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Des camions militaires rwandais ont passé la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda peu avant 14H00 (12H00 GMT), a constaté un journaliste de l’AFP.

Ils étaient suivis de quelque 1. 500 soldats rwandais partis du centre de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.

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Ce début de retrait était le point d’orgue d’une cérémonie qui a vu les anciens ennemis afficher leur alliance en dressant le bilan de l’opération "Umoja Vetu" (Notre unité, en swahili), après des années de guerre et de tensions.

Soldats des deux pays défilant ensemble sur l’artère principale de la ville, drapeaux claquant au vent près de la tribune d’honneur, fanfares, danses: "un jour inoubliable", s’est enthousiasmé le ministre congolais de la Défense, Charles Mwando Nsimba.

"Le Rwanda et la RDC peuvent bâtir un avenir commun dans la paix et le respect de la souveraineté de chacun", a-t-il estimé.

L’opération lancée le 20 janvier contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a "offert un espoir de paix durable et de stabilité dans la région", a renchéri la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Rosemary Museminali.

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La menace FDLR n’est pas éradiquée, ont toutefois reconnu les deux pays.

"L’ennemi n’a pas été totalement détruit mais ses capacités opérationnelles ont été sensiblement réduites", a affirmé le commandant des opérations, le général congolais John Numbi.

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L’officier a fait état de 153 rebelles tués et évoqué le rapatriement de quelque "5. 000 FDLR", soit "1. 300 combattants" et leurs familles. Dans les rangs de la coalition, il a déploré huit morts.

Le précédent bilan de l’état-major conjoint faisait état de près de 90 rebelles tués et de huit morts parmi ses troupes.

A l’instar du général Numbi, les dirigeants congolais ont promis de "continuer les opérations de ratissage et de poursuite des FDLR jusque dans leurs derniers retranchements".

Kinshasa et Kigali, qui se sont affrontés à deux reprises depuis 1996, avaient créé la surprise en lançant cette opération contre les FDLR, estimés à environ 6. 500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994, auquel certains ont participé.

Le nombre des troupes rwandaises qui ont été déployées dans l’est congolais est estimé à plusieurs milliers, en l’absence de chiffre officiel.

L’entrée des soldats de Kigali avait été critiquée en RDC jusque dans le camp du chef de l’Etat Joseph Kabila, notamment par le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, qui se trouve au coeur d’une tourmente qui a conduit mardi à la démission de deux membres du bureau de la chambre basse.

L’opération conjointe avait eu pour premier et spectaculaire résultat l’arrestation le 22 janvier de Laurent Nkunda, chef de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Depuis janvier, l’essentiel de ses troupes se sont ralliées à Kinshasa et la rébellion, transformée en "parti politique", a conclu dimanche avec le gouvernement un "pré-accord" destiné à ramener la paix dans le Nord-Kivu.

Selon des sources concordantes, les délégations du gouvernement de RDC et de l’ex-rébellion se sont rencontrées mardi soir à Nairobi et ont convenu de se revoir "très bientôt".

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