Ban Ki-moon appelle Mugabe à libérer les prisonniers politiques

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a mis la pression sur le président zimbabwéen Robert Mugabe, en l’appelant à s’impliquer avec « sincérité » dans le nouveau gouvernement d’union et faire libérer une trentaine de prisonniers politiques.

Publié le 25 février 2009 Lecture : 2 minutes.

M. Ban, arrivé la veille en Afrique du Sud, a indiqué qu’il "soutenait le lancement du gouvernement d’union", entre le président Mugabe et son rival historique Morgan Tsvangirai, nommé Premier ministre il y a deux semaines dans le but de sortir de près d’un an de paralysie politique.

"Mais il serait souhaitable que le président zimbabwéen libère, pour le bien de la Nation, les militants incarcérés", a-t-il ajouté à l’issue d’un entretien à Pretoria avec le président sud-africain Kgalema Motlanthe.

la suite après cette publicité

Malgré l’accord de partage du pouvoir, quelque 30 défenseurs des droits de l’Homme et partisans du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai sont toujours en prison sous des accusations qu’ils récusent.

Parmi eux figure l’ancien fermier blanc et trésorier du MDC Roy Bennett, arrêté alors qu’il avait été désigné par l’ex-opposition pour devenir vice-ministre de l’Agriculture.

Lundi, un tribunal a autorisé sa remise en liberté sous caution, mais un appel du procureur a immédiatement bloqué cette décision et prolongé sa détention. Ce recours a été perçu par le MDC comme une "provocation", preuve d’une esprit "méchant et vengeur".

Sans mentionner directement ce dossier, le secrétaire général de l’ONU a appelé M. Mugabe, 85 ans et au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, à "promouvoir la réconciliation nationale" et "à mettre en place l’accord (d’union nationale) de la manière la plus sincère possible".

la suite après cette publicité

L’enjeu est de convaincre les donateurs internationaux d’aider le Zimbabwe où la situation économique est "très critique", a-t-il rappelé. "La communauté internationale ne soutiendra ce gouvernement que si des efforts sont faits par Mugabe pour assurer qu’il fonctionne bien. "

Le Zimbabwe, autrefois fleuron régional, n’est plus que l’ombre de lui-même: l’hyperinflation se chiffre en milliards pour cent, le chômage affecte 94% de la population et la production est au point mort.

la suite après cette publicité

Une crise humanitaire s’est développée sur ce terreau avec une épidémie de choléra ayant fait plus de 3. 800 morts depuis août, et plus de la moitié de la population dépend d’une aide alimentaire pour survivre.

Une équipe de hauts responsables de l’ONU est arrivée samedi à Harare pour évaluer la situation humanitaire et trouver les moyens d’augmenter l’aide internationale. Ses membres doivent se rendre en Afrique du Sud mercredi après-midi pour présenter leurs conclusions à M. Ban.

Ce dernier doit également rencontrer en privé le héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela. M. Ban doit aussi s’entretenir avec l’ex-président Thabo Mbeki, médiateur au Zimbabwe, et avec le leader du parti au pouvoir, Jacob Zuma, qui a de grandes chances de devenir chef de l’Etat après les élections générales du 22 avril.

Il quittera l’Afrique du Sud jeudi matin pour la Tanzanie, où il doit rencontrer le président Jakaya Kikwete. Sa tournée le mènera ensuite en République démocratique du Congo (RDC) puis au Rwanda, qui viennent de mener une opération militaire conjointe contre un mouvement rebelle dans l’est de la RDC.

Il conclura sa tournée africaine par l’Egypte, où il doit participer à une conférence internationale sur la Palestine.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires