Somalie: 14 morts dans de violents combats à Mogadiscio

De violents combats opposant des islamistes radicaux aux forces pro-gouvernementales ont fait au moins 14 morts et 50 blessés mardi à Mogadiscio, au lendemain du retour en Somalie du président nouvellement élu Sharif Cheikh Ahmed, a-t-on appris auprès de témoins.

Publié le 24 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Des miliciens lourdement armés ont attaqué les forces pro-gouvernementales dans le district de Taleh, dans le sud de la capitale somalienne, entraînant de violents combats.

Deux civils ont succombé à leurs blessures à l’hôpital Medina, a indiqué à l’AFP un infirmier, Ahmed Ali: « plus de 50 blessés ont été amenés à l’hôpital et deux d’entre sont morts depuis ».

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« Quatre civils dans une maison toute proche de la mienne ont été tués. Trois ont péri dans l’explosion d’un obus de mortier et un quatrième a été pris dans une fusillade », a pour sa part rapporté un témoin Adiaziz Hassan.

Par ailleurs, trois habitants de la zone du marché de Bakara, le plus grand de la capitale, ont également été tués dans les combats, selon un commerçant, Moalim Nur.

Plus tôt mardi, des témoins interrogés par l’AFP avaient fait état de cinq autres victimes, des civils touchés par des obus de mortier et des balles perdues.

Les civils sont les principales victimes des combats qui secouent la capitale somalienne depuis deux ans. Les insurgés islamistes y lancent régulièrement des attaques contre les forces de sécurité ou les troupes de l’Union africaine (Amisom) depuis des zones densément peuplées, provoquant des ripostes aveugles à l’artillerie lourde.

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On ignorait mardi après-midi qui des islamistes radicaux shebab ou des combattants fidèles au parti islamique Hizb al-Islamiya, les deux principaux groupes opposés au gouvernement dans la capitale, étaient à l’origine de ces combats, les plus violents enregistrés à Mogadiscio depuis le retrait des troupes éthiopiennes du pays fin janvier.

Ces combats interviennent au lendemain du retour à Mogadiscio du président somalien nouvellement élu Sharif Cheikh Ahmed. Le chef de l’Etat rentrait de Djibouti où il avait poursuivi la mise en place de son gouvernement à la suite de son élection le 31 janvier.

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Le 19 février, des combattants islamistes modérés loyaux au nouveau président avaient remplacé les forces gouvernementales à la majorité des positions stratégiques dans Mogadiscio, en vertu d’un accord politique et de cessez-le-feu signé le 9 juin 2008 à Djibouti entre le gouvernement somalien et les islamistes modérés emmenés par Sharif Cheikh Ahmed.

Le schéma sécuritaire à Mogadiscio a drastiquement changé début 2009 avec le départ de l’armée éthiopienne, qui intervenait depuis fin 2006 aux côtés du gouvernement somalien pour combattre l’insurrection islamiste.

Les islamistes somaliens avaient toujours réclamé le départ de l’armée éthiopienne qu’ils considéraient comme une force d’ »occupation », mais les shebab ont fait savoir qu’ils poursuivraient leurs attaques jusqu’au départ de l’Amisom.

Onze soldats burundais de l’Amisom ont été été tués dimanche et 15 blessés dans un attentat suicide contre leur camp à Mogadiscio, selon un bilan établi lundi par l’armée burundaise à Bujumbura.

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