RSF lance un appel pour que le Sahel ne devienne pas un « trou noir de l’information »
Le 24 septembre à Bamako, plus de 500 radios locales d’Afrique de l’Ouest ont lancé un appel à la protection de leurs collègues au Sahel.
« Il est important que le Sahel ne devienne pas ce trou noir de l’information », a déclaré devant des journalistes dans la capitale malienne Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF), à l’origine de cette initiative.
Rôle éminent
RSF dit avoir recueilli les signatures de responsables de 547 radios communautaires de pays ouest-africains en faveur d’un appel à destination des autorités des pays du Sahel. RSF les presse d’ouvrir systématiquement des enquêtes en cas d’assassinat, d’agir pour la libération des journalistes enlevés, de participer à la reconstruction des locaux de radio détruits, de former les équipes des radios à la sécurité et de reconnaître par la loi l’importance des radios communautaires.
Dans le Sahel, les radios dites communautaires diffusent en moyenne portée des nouvelles de proximité sur la santé, l’éducation ou l’agriculture, généralement dans les langues locales. Maillant le territoire, elles jouent un rôle éminent dans un contexte d’accès restreint à l’information pour des raisons matérielles, sécuritaires ou politiques, dans des zones souvent reculées.
Environnement dégradé
Elles opèrent dans un environnement dégradé, de vastes étendues étant livrées à la propagation jihadiste et aux agissements des groupes armés au Burkina Faso, au Mali, au Niger et dans certaines zones du Tchad. Les journalistes disent voir les membres de groupes armés intervenir auprès d’eux pour changer le contenu des programmes, voire prendre possession de l’antenne.
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Depuis novembre 2023, deux journalistes de radios communautaires ont été tués au Mali et au Tchad, où Idriss Yaya a été assassiné en même temps que sa femme et leur fils.
RSF a déjà décrit par le passé de manière très sombre l’état général de la presse au Sahel, en passe de devenir « la plus grande zone de non-information de l’Afrique », disait l’ONG en avril 2023.
RSF décrivait alors des journalistes pris entre la violence des groupes armés d’une part et, de l’autre, les restrictions, les pressions, les suspensions de médias et les expulsions de correspondants étrangers par les autorités.
(Avec AFP)
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