Mogadiscio: 6 soldats de la force africaine tués dans une attaque suicide
Six soldats burundais ont été tués dimanche et une vingtaine blessés par des kamikazes dans leur camp à Mogadiscio, lors de l’attaque la plus meurtrière commise contre la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom), revendiquée par les insurgés islamistes.
Le porte-parole des insurgés islamistes extrémistes « shebab » a affirmé qu’il s’agissait d’un double attentat suicide mené par ses forces contre le camp de l’Amison. Elle visait une base du contingent burundais de la force installée dans l’ancienne université de Mogadiscio, dans le sud de la ville.
« Il y a eu un attentat suicide », a déclaré de son côté à l’AFP à Bujumbura le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Adolphe Manirakiza. « Le bilan est de six morts et d’une vingtaine de blessés », a-t-il ajouté.
« Un véhicule a explosé à l’intérieur du camp », alors que les soldats déchargeaient un camion qui amenait du ravitaillement, a expliqué l’officier. C’est l’attaque la plus sanglante contre l’Amisom depuis son déploiement dans la capitale somalienne en mars 2007.
Auparavant, des témoins avaient indiqué qu’au moins deux civils avaient été tués lors d’une attaque au mortier par des insurgés islamistes contre cette base burundaise de la force de l’Union africaine (UA).
« Deux civils sont morts près de chez moi par l’explosion d’un obus de mortier. D’autres obus ont touché le camp burundais », a raconté à l’AFP un de ces témoins, Hussein Jama.
Avant ces tirs de mortiers, d’autres témoins avaient indiqué qu’une explosion avait été entendue dans le camp, peu après qu’une voiture eut pénétré dans l’enceinte de la base.
« J’ai vu une voiture entrer dans le camp des Burundais à l’ancienne université (. . . ) Quelques minutes après il y a eu une forte explosion », avait expliqué l’un d’eux, Ali Mohamed.
Le porte-parole des « shebab », cheikh Muktar Robow Abu Mansur, a lui affirmé à la presse que « des combattants (avaient) mené des attaques suicide contre les ennemis d’Allah à l’université ».
« La première attaque, selon lui, a été menée par le frère Ahmed Sheikdon Sidow, qui a fait le sacrifice de sa vie en actionnant une ceinture d’explosifs à l’intérieur du camp ». « La seconde attaque a été lancée par le frère Mursal Abdinur Ali qui est entré dans le camp avec une voiture chargée d’explosifs ».
A Addis Abeba, le porte-parole de la Commission de l’UA, El-Ghassim Wane, a condamné une « attaque sauvage » contre l’Amisom.
« L’UA condamne dans les termes les plus forts cette attaque sauvage. En aucun cas elle n’affectera notre détermination à faire tout ce nous pouvons pour soutenir la Somalie », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Commission, estimant que le « seul but » des assaillants est d’ »apporter plus de violences et de destructions ».
La force de paix de l’UA en Somalie, constituée de 3. 400 hommes (Ougandais et Burundais), loin des 8. 000 hommes initialement prévus, est déployée depuis mars 2007 dans ce pays, mais reste mal équipée et sous-financée.
Depuis le départ des troupes éthiopiennes de Somalie le mois dernier, l’Amisom est la seule force étrangère à Mogadiscio, ville ravagée par les violences.
Le retrait des Ethiopiens, alliés au gouvernement somalien, était la principale demande de l’opposition islamiste somalienne, mais les shebab ont juré de poursuivre leur combat contre l’Amisom.
La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est le théâtre d’une guerre civile depuis 1991.
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