Nigeria: couvre-feu à Bauchi après des affrontements religieux meurtriers

Un couvre-feu a été imposé et l’armée a été déployée dans plusieurs quartiers de Bauchi (nord du Nigeria) à la suite d’affrontements interreligieux qui ont fait cinq morts samedi, a-t-on appris dimanche de source officielle.

Publié le 22 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« Le gouverneur Isa Yuguda a annoncé hier soir (samedi) à la radio un couvre-feu nocturne dans sept quartiers touchés par des violences afin de ramener rapidement le calme », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouverneur de l’Etat de Bauchi, Maigari Mohammed Kanna.

« Cela était devenu nécessaire pour limiter les violences car les fauteurs de troubles profitent habituellement de la nuit pour lancer leurs attaques », a-t-il précisé.

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Le porte-parole a ajouté que des soldats avaient été déployés dans ces quartiers après le retrait des forces de police sur ordre du gouverneur.

Deux autres églises ont été incendiées samedi soir par des musulmans en colère à Tunduwada Dan-Iya, une banlieue de Bauchi, a déclaré un habitant Muazu Hardawa, ce qui porte à six le nombre d’églises détruites lors des affrontements.

« Il n’y a pas eu d’incident depuis hier soir (samedi). Des soldats patrouillent dans les rues pour éviter de nouveaux affrontements et pour faire respecter le couvre-feu imposé par le gouvernement », a-t-il ajouté.

Des musulmans avaient provoqué des émeutes samedi, mettant le feu à des églises et attaquant des chrétiens, qu’ils tenaient pour responsables des incendies de deux mosquées la nuit précédente dans un quartier populaire de Bauchi.

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Des témoins ont rapporté avoir vu cinq corps samedi et qu’au moins quatre personnes ont été blessées par balles lorsque un groupe de musulmans a tenté de mettre le feu à une église.

Le climat est tendu à Bauchi depuis le vendredi 13 février, lorsque des membres d’une église pentecôtiste avaient barricadé un passage étroit devant leur église, bloquant l’accès à la mosquée voisine.

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Une unité de police présente dans le quartier avait dû intervenir pour lever les barricades et appeler au calme, a raconté Babayo Hassan, un résident.

Le gouvernement de l’Etat de Bauchi a estimé samedi que des politiciens mécontents étaient responsables des émeutes.

« Cette crise est organisée par des éléments qui souhaitent déstabiliser l’Etat », avait déclaré Isa Yuguda à la radio publique.

Le nord du Nigeria, majoritairement musulman, est le théâtre de violences religieuses et politiques dans ce pays qui compte 140 millions d’habitants.

Fin novembre 2008, au moins 200 personnes avaient tuées à Jos (centre) dans des violences à la fois politiques et interreligieuses.

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