RDC: les soldats rwandais devraient commencer leur retrait mercredi

Après un « désengagement » entamé samedi, les soldats rwandais, déployés dans l’est de la RDCongo pour traquer les rebelles hutu rwandais, quitteront le pays à partir du mercredi 25 février, a affirmé Kinshasa, jugeant l’opération réussie même si la menace n’a pas été anéantie.

Publié le 21 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« Les troupes rwandaises qui se trouvent dans le fin fond du Nord-Kivu, dans les territoires de Walikale et Masisi », à l’ouest de la capitale provinciale Goma, « ont commencé leur désengagement », a annoncé l’état-major conjoint rwando-congolais.

Ces soldats se dirigent désormais vers Goma, frontalière du Rwanda, où ils pourront être acheminés par camions, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’opération, le capitaine congolais Olivier Amuli, joint par téléphone depuis Kinshasa.

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Pour les troupes de Kigali, le départ effectif de République démocratique du Congo (RDC) débutera le mercredi 25 février et devrait durer « deux ou trois jours », a-t-il précisé.

Pour marquer ce retrait, une « cérémonie d’adieu », avec « parade militaire conjointe », se tiendra mercredi à Goma. Plusieurs ministres congolais et rwandais y assisteront, a indiqué le porte-parole du gouvernement de RDC, Lambert Mende.

Jadis ennemies, les armées de Kinshasa et Kigali avaient créé la surprise le 20 janvier en lançant dans l’est congolais une opération conjointe sans précédent visant à neutraliser les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Estimés à environ 6. 500 hommes, ces rebelles sont réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994, auquel certains ont participé.

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Le nombre de troupes rwandaises présentes en territoire congolais n’a pas été communiqué officiellement mais, selon plusieurs sources diplomatiques, elles seraient plusieurs milliers.

Un mois après son lancement, le porte-parole du gouvernement congolais a estimé que cette campagne « a atteint ses objectifs ».

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« Nous avons cassé l’ossature du commandement des FDLR, brisé leurs quartiers généraux, et déclenché le mouvement le plus important de rapatriement volontaire vers le Rwanda depuis 15 ans, avec près de 3. 500 FDLR rapatriés ou en voie de l’être », a-t-il dit.

Les rebelles ont été en effet affaiblis, ont confirmé à l’AFP des diplomates occidentaux, soulignant toutefois une « capacité de nuisance » maintenue.

Quant aux rapatriements, les chiffres donnés par l’armée rwandaise comme par l’ONU sont plus nuancés: ils font état de quelque 350 combattants (et d’au moins 2. 500 civils) effectivement revenus au Rwanda.

En dépit de ce succès proclamé, le départ annoncé des Rwandais ne signifie pas que la traque s’achève, a prévenu Kinshasa.

L’opération sera désormais menée par l’armée et la police congolaises avec la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), a souligné le porte-parole du gouvernement.

La mission onusienne s’est montrée moins affirmative. A ce stade, aucun « plan » n’a été adopté sur « une implication de la Monuc dans les opérations futures », a assuré à l’AFP un porte-parole, Madnodje Mounoubai.

Fin janvier, le président congolais Joseph Kabila avait assuré que les soldats rwandais quitteraient la RDC au plus tard fin février.

L’entrée de ces forces avait suscité étonnement et souvent irritation parmi les Congolais, alors que les forces d’un autre ex-ennemi, l’Ouganda, étaient aussi présentes sur leur territoire.

Les troupes de Kampala, déployées depuis mi-décembre dans le nord-est de la RDC pour combattre la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), doivent également commencer leur retrait la semaine prochaine.

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