En RDC, l’armée cible des FDLR… et touche un de ses alliés

Le 26 septembre, l’armée congolaise a attaqué par erreur, dans le Nord-Kivu, des miliciens de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), alliés de Kinshasa, lors de sa première opération contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Un soldat des FARDC (Forces armées de la RDC) sur une position militaire de première ligne, dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, en mai 2024. © Alexis Huguet / AFP

Un soldat des FARDC (Forces armées de la RDC) sur une position militaire de première ligne, dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, en mai 2024. © Alexis Huguet / AFP

Publié le 27 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Les Forces armées de RDC (FARDC) ont mené des opérations dans l’est du pays contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), groupe armé allié de circonstance de Kinshasa et ennemi de Kigali, selon des sources locales et internationales.

L’Est est le théâtre, depuis 2021, d’une résurgence de la rébellion M23, soutenue par Kigali, qui a conquis de vastes pans de territoire aux dépens de l’armée congolaise, de son côté soutenue jusqu’alors par une nébuleuse de groupes armés dont les FDLR.

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Lundi, les FARDC ont mené une opération visant à capturer un commandant des FDLR dans le village de Shovu, situé à proximité de Saké, dans la province du Nord-Kivu, ont déclaré des sources sécuritaires et locales. C’est la première fois depuis le début de la résurgence du M23 en 2021 que les FARDC ciblent les FDLR, un groupe armé créé par d’anciens génocidaires, ennemi juré de Kigali.

Les FDLR, des anciens alliés

Depuis de nombreux mois, Kigali exige du gouvernement congolais qu’il cesse de collaborer avec les FDLR sur le terrain – exigence formulée dans le cadre des négociations préliminaires à la signature d’un accord de paix.

Un plan de neutralisation des FDLR a été négocié entre les chefs des services de renseignement de la RDC et du Rwanda, en même temps qu’un plan de retrait des forces présentes sur le terrain. Ces deux textes, dont les contours ont été finalisés début septembre, ont été présentés aux ministres des Affaires étrangères des deux pays lors d’un sommet qui s’est déroulé à Luanda, le 14 septembre.

Au cours de cette réunion, la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Wagner Kayikwamba, les a finalement retoqués, entraînant le gel des discussions. Il n’est donc pas clair si les opérations actuellement menées contre les FDLR s’inscrivent ou non dans le cadre de ce plan.

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Après celle de ce lundi, une nouvelle opération a néanmoins été menée dans le site de déplacés de Lushagala, situé en périphérie de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Mais les militaires congolais ont attaqué par erreur une position tenue par des miliciens de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), un autre groupe armé pro-Kinshasa, selon des sources sécuritaires et internationales.

Trois miliciens de l’APCLS ont été tués et une douzaine ont été blessés, a affirmé à l’AFP un commandant de l’APCLS sous couvert de l’anonymat. Trois civils ont également été tués et au moins 21 autres blessés lors des combats, selon des sources hospitalières et humanitaires.

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Plusieurs groupes armés pro-Kinshasa, réunis sous l’appellation de Wazalendo sont positionnés aux abords de Goma contre une éventuelle offensive du M23, qui encercle quasiment la ville. Ils sont particulièrement présents dans les sites de déplacés situés en périphérie de Goma, où s’entassent des centaines de milliers de personnes qui ont fui le conflit dans l’Est, et où ces groupes armés sont accusés de commettre des exactions quotidiennes.

(Avec AFP)

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