Le pays garde un souvenir exécrable de Benjamin Netanyahu

Les Egyptiens vont devoir renouer à contrecoeur avec Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien qui leur a laissé le plus exécrable souvenir en 30 ans de paix avec Israël.

Publié le 20 février 2009 Lecture : 2 minutes.

M. Netanyahu, leader de la droite israélienne et Premier ministre de 1996 à 1999, a été officiellement chargé vendredi de former un gouvernement.

Ce choix intervient alors que les relations israélo-égyptiennes sont déjà rendues compliquées par les difficiles négociations entre Israël et le Hamas sur la trêve à Gaza, pour lesquelles Le Caire fait office de médiateur.

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"On peut espérer qu’il a changé, et qu’il va former un gouvernement d’union nationale", déclare à l’AFP Mohammed Bassiouny, ex-ambassadeur égyptien en Israël et patron de la commission des affaires étrangères du Sénat.

Les relations entre "Bibi" Netanyahu et le président Hosni Moubarak n’avaient cessé de se dégrader de 1996 à 1999, au point que le raïs confessa que le leader nationaliste israélien l’avait rendu "très, très, très exaspéré".

"Accusations mutuelles, manque de confiance, ce fut une période archi-négative", confirme Emad Gad, spécialiste des relations égypto-israéliennes au centre d’études stratégiques Al-Ahram.

C’est avec Menahem Begin, le père fondateur du Likoud –le parti de Netanyahu–, qu’Anouar al-Sadate avait conclu la paix en 1979, engageant l’Egypte dans une relation mal aisée, mais stratégique avec Israël.

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Pour le président Moubarak, qui a succédé à Sadate après son assassinat en 1981 et a connu sept Premiers ministres israéliens, "Begin était un homme très ferme, mais l’accord conclu avec lui était favorable et durable".

En 1996, déçu de la défaite du travailliste Shimon Peres, c’est avec circonspection qu’il voit le faucon Benjamin Netanyahu, adversaire du processus de paix d’Oslo, devenir Premier ministre.

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"Peut-être sa rhétorique était un peu exagérée, (. . . ) il faut parler et attendre pour voir", note Oussama el-Baz, à l’époque un des plus proches conseillers d’Hosni Moubarak.

Mais, au fil des rencontres Moubarak-Netanyahu, le "bénéfice du doute" s’estompe. L’incompréhension ne tarde pas à faire place à l’exaspération, les rencontres s’espacent.

"Je ne peux pas lui donner une chance indéfiniment! J’avais plaidé en ce sens, lui disant que c’était important pour tous (. . . ). Aucun progrès n’est venu", se désole alors Hosni Moubarak.

C’est sans surprise que M. Netanyahu relance la colonisation et gèle les accords d’Oslo, sans les remettre formellement en cause.

Publiquement, M. Moubarak l’accuse de ne pas tenir parole, et de tout faire pour ne rien faire.

En 1999, c’est avec un "ouf" de soulagement que Le Caire accueille la victoire du travailliste Ehud Barak.

Hosni Moubarak parle d’un "grand espoir" pour le processus de paix. Espoir déçu avec l’échec en 2000 du sommet de camp David II, suivi de la deuxième intifada.

La voie est libre pour Ariel Sharon, chef du Likoud, qui succède à Ehud Barak.

Si Ariel Sharon est issu du même parti que Benjamin Netanyahu, Hosni Moubarak, à contre-courant de son opinion publique, ne tarde pas à se trouver des affinités avec l’ancien ennemi de la guerre de 1973.

"Je l’ai dit et répété, il est capable de faire la paix. Il a le pouvoir, la détermination, l’aptitude et l’approche sécuritaire lui permettant d’y parvenir", avait alors dit le raïs, avant que Sharon ne sombre dans le coma en 2006.

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