Ousmane Sonko dénonce la « corruption généralisée » de l’ancien régime

Le Premier ministre sénégalais a promis, jeudi, des enquêtes sur la « corruption généralisée » qui sévissait, selon lui, sous sous l’ancien pouvoir en place avant avril 2024, qu’il a accusé d’avoir manipulé les chiffres des finances publiques.

Ousmane Sonko, à la primature, en juillet 2024. © Primature du Sénégal

Ousmane Sonko, à la primature, en juillet 2024. © Primature du Sénégal

Publié le 27 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Ousmane Sonko, nommé Premier ministre en avril après la retentissante victoire de son ancien second Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle quelques jours auparavant, dressait un état des lieux des finances publiques trouvées par les nouveaux dirigeants.

« La politique d’endettement effrénée [sous le président Macky Sall] a donné lieu à l’utilisation des ressources non transparente et favorable à une corruption généralisée », s’est exclamé Ousmane Sonko devant la presse jeudi 26 septembre. Il a dénoncé une « méthodologie […] pour détourner en masse des deniers publics ».

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« Nous étions loin de nous imaginer que les choses étaient aussi catastrophiques », a-t-il ajouté. Il a accusé les anciennes autorités d’avoir menti et falsifié les chiffres, notamment auprès des partenaires internationaux, par exemple sur la dette. « Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière qui n’a rien à voir avec la réalité », a-t-il insisté.

À ses côtés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a déclaré que les soupçons de manipulation « semblent revêtir une qualification pénale que les autorités judiciaires compétentes saisies vont devoir déterminer ».

« Les responsabilités devront être situées »

Cette conférence de presse, la première du gouvernement, était attendue : Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, portés au pouvoir par l’espoir de changement placé en eux par la population, n’ont pas encore présenté de plan d’action détaillé six mois après leur avènement.

« Les responsabilités devront être situées », a poursuivi Sonko. Les anciens ministres des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo et Mamadou Moustapha Ba, l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, et Macky Sall « qui ne pouvait ignorer ces pratiques, devront expliquer aux Sénégalais pourquoi et comment ils ont pu plonger le pays dans cette situation » a t-il ajouté.

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Le Fonds monétaire international (FMI) prédisait en septembre une détérioration de la position budgétaire du Sénégal, des perspectives de croissance difficiles en 2024, et préconisait des « mesures fortes ». L’Agence nationale de la statistique a fait état en septembre d’un taux de chômage de 21,6 % au deuxième trimestre, en hausse de 3 % par rapport à la même période de 2023.

Un « agenda national de transformation » sera lancé officiellement le 7 octobre, a indiqué le gouvernement. Faye et Sonko n’ont cessé de dire qu’ils réclameraient des comptes. D’anciens responsables sont déjà inquiétés et un certain nombre d’entre eux empêchés de quitter le pays. L’ancien camp présidentiel dénonce des règlements de compte.

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Quant à la sincérité des chiffres, le ministre de l’Économie, Aboudrahmane Sarr, a déclaré que le déficit budgétaire annoncé à une moyenne de 5,5 % du PIB sur la période 2019-2023 avait été en fait de 10,4 %, et la dette publique, annoncée à 65,9 % du PIB, de 76,3 % en réalité. Le gouvernement entend ramener la dette de l’État central de 83,7 % du PIB en 2023 à moins de 70 % et le déficit budgétaire à 3 % « dans des délais raisonnables », a annoncé Abdourahmane Sarr.

(Avec AFP)

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