Le Maghreb à la traîne pour son commerce interrégional
Le Maghreb est à la traîne en matière de commerce interrégional, qui représente moins de 3% des échanges des cinq pays le composant, loin des ambitions affichées, ont souligné des experts réunis à Tunis pour le 20e anniversaire de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
Selon les participants, trente-sept accords et conventions ont été signés sans pour autant concrétiser l’intégration économique projetée dans le cadre d’une zone de libre échange pour un marché commun potentiel de 90 millions de consommateurs.
Fondée le 17 février 1989 par l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, l’UMA est minée par des problèmes politiques qui paralysent son intégration, notamment sur le dossier du Sahara Occidental, malgré les injonctions répétées de ses partenaires internationaux.
La dernière en date émanait du Fonds monétaire international (FMI) dont le directeur Dominique Strauss-Kahn demandait en novembre aux pays maghrébins de s’appliquer à eux-mêmes les relations qu’ils entretiennent avec l’Union européenne (UE).
Ces pays, qui effectuent globalement près de 80% de leurs échanges avec l’UE, peinent à s’ouvrir leurs propres frontières et à activer une Banque commune pour l’investissement et le commerce extérieur.
"Des progrès ont été accomplis", mais le potentiel inexploité reste très élevé, a constaté le ministre tunisien du Développement Mohamed Nouri Jouini. Selon lui, "un accroissement conséquent des échanges apporterait deux points de croissance supplémentaires à chacun des pays et permettrait de réduire le chômage" qui frappe notamment les jeunes maghrébins tentés par l’immigration.
"Nos économies sont complémentaires et la région renferme près de 3% des réserves mondiales en pétrole, 4% des réserves en gaz naturel et 50% des réserves prouvées en phosphates", a-t-il souligné son adresse au colloque.
Mabrouk Bahri, organisateur du colloque et président de l’Union maghrébine des agriculteurs, a alerté les pays l’UMA sur le risque d’affronter en ordre dispersé les défis de l’insécurité alimentaire, du changement climatique, la rareté des ressources halieutiques et le manque d’eau.
Pour le secteur privé, Hédi Djilani a déploré au nom l’Union des entrepreneurs l’absence de réglementations et d’instruments financiers communs et mis en cause les problèmes du transport aérien, maritime et terrestre dans la région.
Il a notamment imputé au secteur privé "la responsabilité du non-Maghreb", dénonçant "un environnement caractérisé par son protectionnisme et sa faible disposition à accepter les règles de la libre concurrence".
Les participants, dont des représentants de l’agence des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), ont aussi attiré l’attention sur les enjeux des négociations multilatérales sur la libéralisation du commerce agricole.
Les produits agricoles (fruits, légumes, huiles, produits de la mer, conserves) représentent près de 11% du total du commerce régional, selon l’Union tunisienne de l’agriculture de la pêche.
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