Maroc-France : Emmanuel Macron en visite d’État « fin octobre » pour sceller le réchauffement des relations
Le président français a répondu favorablement à une lettre d’invitation officielle que le roi Mohammed VI lui a adressée jeudi. Cette visite d’État doit sceller la relance de la relation entre le Maroc et la France, et montre aussi une meilleure compréhension des codes diplomatiques du royaume.
Et ce qui devait arriver arriva… La visite d’État du président français Emmanuel Macron au Maroc, tant attendue de part et d’autres de la Méditerranée aura lieu « à la fin du mois d’octobre ». Selon l’annonce faite par l’Élysée ce vendredi à l’AFP, le roi Mohammed VI lui a adressé la veille une lettre d’invitation dans laquelle il se réjouit « des horizons prometteurs qui se dessinent pour nos deux pays ».
Cette visite sera « l’occasion de conférer à notre partenariat d’exception une vision renouvelée et ambitieuse couvrant plusieurs secteurs stratégiques et tenant compte des priorités de nos deux pays », a ajouté le souverain selon l’Élysée.
Après le réchauffement de la relation entre Paris et Rabat ces derniers mois, initié par les visites bilatérales de membres du gouvernement, puis par le geste de la France en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara exprimé le 30 juillet dernier, cette visite vient sceller « la relance d’une relation d’amitié profonde, qui avait besoin de revitalisation. Au lendemain de cette avancée française, le roi Mohammed VI avait fait savoir via un communiqué de la MAP que le président français était le bienvenu au Maroc. L’invitation envoyée à l’occasion de la visite du souverain en France donne un caractère plus officiel à cette proposition et confirme que le déplacement d’Emmanuel Macron ne sera pas un voyage privé mais bien une visite d’État.
Le contenu de la visite est en discussion depuis plusieurs mois sur de nouveaux enjeux qui concernent les deux pays : énergie verte, intelligence artificielle, mobilité… », commente Hamza Hraoui, lobbyiste que l’on dit proche de l’Élysée, à la tête du cabinet MGH Partners.
Un ancien diplomate marocain, chercheur en relations internationales estime, lui, que « la forme donnée à cette annonce par l’Élysée est très importante, elle montre une évolution dans la compréhension des codes et du protocole de la diplomatie royale. L’acte de réconciliation prévoyait une évolution de la position française sur la question du Sahara avec une visite d’état de Macron à Rabat. Puisque les deux chefs d’État vont se rencontrer en marge du Sommet pour la Francophonie (OIF), il fallait montrer que cette rencontre ne changerait en rien en l’accord initial. C’est une question de forme… Les Marocains sont très attachés à cela. Et Macron commence à s’y faire semble-t-il après les multiples maladresses commises ces dernières années ».
Une « période ascendante » pour la relation Rabat-Paris
De la communication politique qui rappelle combien les relations entre États sont d’abord des relations entre des hommes, que la confiance et la relation interpersonnelle sont très importantes. Un point de vue maintes fois souligné par le politologue Mohammed Tozy, notamment dans les colonnes de Jeune Afrique.
Ahmed Faouzi, ancien ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, estime quant à lui que « les relations bilatérales maroco-francaises se trouvent en période ascendante et tout laisse présager une relance non seulement de nos relations politiques, mais aussi la relance de notre partenariat économique. Ces invitations entrent dans l’ordre des choses pour rattraper le temps perdu. » Avant d’ajouter : » Maintenant que le nouveau gouvernement français est installé, il n’y a plus aucun obstacle à ce que cette visite du président Macron au Maroc se fasse. Entre l’OIF, et maintenant la visite d’État, ce mois d’octobre sera certainement l’occasion de clore une période bien tumultueuse entre les deux pays… »
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