Rapatriement de clandestins: Tunis préoccupé envoie une mission à Lampedusa

La Tunisie s’est préoccupée de la décision de l’Italie d’accélérer les procédures d’expulsion des immigrés clandestins, dont des centaines de Tunisiens, et annoncé la visite d’une délégation sur l’île de Lampedusa, dans l’extrême sud de l’Italie.

Publié le 19 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Cette mission sera conduite par le président du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, qui dit "suivre avec préoccupation les événements survenus dans les centres d’accueil" de Lampedusa, dans une déclaration publiée à Tunis.

Ce comité proche du gouvernement indique agir "en contact étroit et permanent" avec les autorités et affirme craindre des "répercussions sur les Tunisiens résidant dans ces centres" de Lampedusa.

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Sa déclaration constitue la première réaction tunisienne à la décision italienne de rapatrier quelque 500 clandestins tunisiens, parmi lesquels 107 ont été transférés mardi de Lampedusa à Rome en vue de leur expulsion.

Des affrontements entre des clandestins et les forces de l’ordre ont fait un soixantaine de blessés mercredi dans un centre d’expulsion à Lampedusa.

De son côté, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé "les conditions inhumaines" des immigrés dans ce centre et demandé au gouvernement italien de "respecter leur dignité" et leurs droits.

Dans un communiqué de son président Mokhtar Trifi, la LTDH a appelé le gouvernement tunisien à "s’abstenir de faciliter les procédures d’expulsion" et salué "la compassion des habitants de Lampedusa" face aux "discours xénophobe des autorités italiennes".

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La décision du gouvernement de Silvio Berlusconi fait suite à un accord conclu le 28 janvier entre le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni et son homologue tunisien Rafiau Belhaj Kacem.

Cet accord, annoncé uniquement par Rome, engageait les deux gouvernements à intensifier la lutte contre l’immigration clandestine, selon l’agence italienne Ansa.

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Pour accélérer les procédures d’expulsion des immigrés clandestins, l’Italie a ouvert à Lampedusa un nouveau Centre d’Idenfication et d’Expulsion, suscitant une forte opposition des habitants de la petite île et des clandestins présents dans un centre d’accueil.

Le littoral méditerranéen des pays du Maghreb sert de point de départ aux migrants clandestins cherchant à gagner l’Europe, souvent via les îles du sud de l’Italie.

Selon le ministère italien de l’Intérieur, près de 31. 700 immigrants ont débarqué à Lampedusa en 2008, une augmentation de 75% par rapport à l’année précédente.

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