Sahara: Christopher Ross plaide à Rabat pour de nouvelles négociations

Le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, tentait d’obtenir l’accord du Maroc pour une relance des négociations sur l’avenir de ce territoire, avant de se livrer à la même tâche en Algérie.

Publié le 19 février 2009 Lecture : 2 minutes.

M. Ross, arrivé mercredi à Rabat, a dans la soirée été reçu à dîner par le Premier ministre Abbas El Fassi, avec des responsables des partis politiques représentés au Parlement. Etaient également présents le président et le secrétaire général du Conseil royal consultatif pour les Affaires sahariennes (CORCAS, tribus sahraouies pro-marocaines).

Avant cette tournée, des responsables onusiens avaient mis en garde contre de trop grandes attentes, expliquant qu’il s’agissait simplement d’évaluer les chances d’une reprise du processus de négociation de Manhasset, lancé près de New York en juin 2007 entre le Maroc et le Polisario, sous l’égide de l’ONU.

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M. Ross, qui s’est entretenu jeudi avec le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri, le directeur général des études et de la documentation Mohamed Yassine Mansouri et des responsables du CORCAS, est "en position d’écoute", a confirmé jeudi une source informée à l’AFP.

Mardi, le porte-parole du gouvernement marocain et ministre de la Communication Khalid Naciri avait souligné que "Christopher Ross rencontrera au Maroc la même disponibilité d’esprit et la même bonne foi demandées par le Conseil de sécurité pour faire avancer le processus de négociation".

Celui-ci "doit se poursuivre à partir du point où l’a laissé son prédécesseur", avait-il déclaré à l’AFP.

La position marocaine est bien connue.

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Ancienne colonie espagnole riche en phosphates, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc, qui propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance.

Le Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame en revanche un référendum d’autodétermination dans lequel l’indépendance serait l’une des options.

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Les deux parties ont accepté en 1991 un cessez-le-feu négocié par l’ONU mais la promesse d’un référendum d’autodétermination ne s’est jamais concrétisée en raison de divergences sur la composition du corps électoral sahraoui.

Mercredi soir, M. Ross a pu se rendre compte en personne de l’union sacrée qui existe au Maroc, tous partis politiques confondus, sur la question du Sahara occidental.

Le Maroc "recherche une entente avec tous les pays" du Maghreb mais ne pourra "jamais faire de concession en ce qui concerne la souveraineté nationale sur ses territoires", a déclaré mercredi soir le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) Mustapha Mansouri.

Le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abdelwahed Radi, a pour sa part souligné que ce premier contact de M. Ross avec la classe politique marocaine lui aura permis de constater "l’unanimité et l’unité des points de vue" de tous les partis politiques, qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition.

Le secrétaire général du parti islamiste de la Justice et du développement (PJD, opposition), Abdelilah Benkirane, n’a pas été en reste, souhaitant que M. Ross parvienne à "raisonner nos frères algériens pour qu’ils puissent aller dans le sens de l’histoire".

Après Rabat, M. Ross se rendra à Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) pour des discussions avec le secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz et avant une halte à Alger.

Tindouf accueille depuis plus de trente ans de nombreux réfugiés sahraouis.

M. Ross quittera Alger le 25 février pour Madrid puis Paris, capitales de deux anciennes puissances coloniales au Maroc et au Sahara occidental.

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