Le gouvernement d’union paie les fonctionnaires en dollars US
Le nouveau gouvernement d’union zimbabwéen a commencé à payer aux fonctionnaires du Zimbabwe une prime en dollars américains, pour compenser la perte de leurs revenus due à l’hyperinflation, a annoncé le ministre des Finances, Tendai Biti.
"Nous allons verser une prime à chaque fonctionnaire en devises étrangères", a déclaré le nouveau ministre lors d’une conférence de presse à Harare.
Une première prime de 100 dollars américains a été versée mardi aux soldats. "Demain ce sera le tour des enseignants et après des autres", a-t-il ajouté.
Ce mois-ci, la prime est versée sous forme de bons échangeables. Dès mars, elle sera versée directement sur le compte de chaque fonctionnaire et son montant dépendra de la profession.
"C’est un revenu, que nous appelons prime, de manière à ce qu’il ne soit pas imposable", a souligné M. Biti. "La part du salaire en dollars zimbabwéen est maintenue, mais nous essayons de verser un salaire décent à nos fonctionnaires. "
Il s’agit de la première décision concrète du nouveau gouvernement d’union, dirigé par le président Robert Mugabe et son ancien rival et nouveau Premier ministre Morgan Tsvangirai, depuis sa prestation de serment vendredi.
Le Zimbabwe est englué dans une hyperinflation évaluée à plusieurs milliards pour cent, qui a vidé la monnaie nationale de toute valeur. Les salaires actuels des fonctionnaires, en dollars zimbabwéens, leur permettent tout juste d’acheter une miche de pain par mois.
Dans ce contexte, la plupart ont renoncé à se rendre à leur travail et la majorité des écoles et des hôpitaux, notamment, ne fonctionnent plus depuis des semaines.
"Nous devons remettre le Zimbabwe au travail. Renvoyer les enseignants dans leurs écoles fait partie des efforts pour remettre le Zimbabwe au travail", a poursuivi Tendai Biti, secrétaire général de l’ancien parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Il n’a pas précisé exactement comment le gouvernement, dont les ressources extérieures ont fondu avec l’effondrement de la production agricole et minière notamment, obtiendrait les dollars américains.
Ancien modèle de développement pour la région, le Zimbabwe s’enfonce depuis une dizaine d’années dans une crise sans précédent, qui se caractérise également par un taux de chômage de 94%.
La défaite du régime aux élections générales du 29 mars, et le déferlement de violences qui a suivi, a exacerbé les problèmes, en privant le pays de gouvernement légitime jusqu’à la semaine dernière.
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