Pointe-à-Pitre la nuit, une ville fantôme en proie aux violences

Pointe-à-Pitre s’est transformée en ville fantôme dès la tombée de la nuit mardi, parsemée de barrages de rue, voitures incendiées, et inquiète des rumeurs sur les violences qui redoublent en Guadeloupe.

Publié le 18 février 2009 Lecture : 2 minutes.

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Dés l’arrivée à l’aéroport, le premier problème du visiteur est de trouver un des rares taxis ayant encore de l’essence, puis que le chauffeur accepte la destination.

Les clients ne se pressent pas, et selon l’équipage d’un vol Air Caraïbes, l’avion Orly/Pointe-à-Pitre de mardi était rempli à seulement 65% alors qu’habituellement, en cette période de vacances, ce vol est plein.

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"Moi, je ne fais que les trajets courts et pas dans n’importe quelle direction, je ne veux pas de problèmes, il y a des hôtels où on ne va pas" car situés dans des quartiers jugés trop dangereux, explique un chauffeur de la compagnie "Taxi Georges".

La ville est bien éclairée, mais les barrages ou chicanes sont très nombreux. En revanche, ceux qui les ont érigés restent invisibles. Confectionnés avec des arbres, des voitures, des poubelles, de vieilles machines à laver, des moellons, ils visent à interdire la circulation ou à la ralentir. Sur un barrage, on peut lire: "Rendez ce qui nous appartient".

Un des manifestants assure l’avoir construit pour suivre les consigne d’Elie Domota, leader du "Collectif contre l’exploitation", le LKP, qui dirige depuis près d’un mois cette lutte "pour la dignité des Guadeloupéens". "Et s’il demande de lever ces barrages, on les lèvera".

De rares voitures circulent, sans respecter les feux rouges, et dès que le conducteur voit un barrage, il fait demi-tour. A partir de 20H00, plus un seul commerce, bar ou restaurant ouvert, et Pointe-à-Pitre devient une ville fantôme.

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Les ordures ne sont plus ramassées et certaines aires de stationnement sont transformées en décharge en plein air et dégagent sous la chaleur une odeur nauséabonde.

A l’hôtel "Village Soleil" de Gosier, site très touristique de la banlieue immédiate de Pointe-à-Pitre, le réceptionniste ne prend des réservations que pour deux nuits: "On n’a pas d’eau, on ne sait pas si on aura le personnel pour nettoyer et je ne peux pas vous garantir un petit déjeuner, car on ne sait pas si on sera livré demain".

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Le maire de la localité, Jacques Bangou, a accusé les pouvoirs publics d’avoir "abandonné (sa ville) dans la nuit de lundi à mardi et qu’au moins six véhicules ainsi que trois magasins avaient été brûlés sans que le police ou les gendarmes interviennent".

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