Projet de putsch: 38 personnes inculpées, dont 27 incarcérées
Trente-huit personnes soupçonnées d’être impliquées dans un projet de coup d’Etat à Sao Tomé ont été inculpées d' »attentat contre la sécurité de l’Etat », et 27 d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt par un juge, a appris l’AFP de sources judiciaires.
Les 38 personnes ont été entendues lundi et mardi par le juge Alberto Monteiro, qui a ordonné l’incarcération de 27 d’entre elles dont Arlecio Costa, ex-mercenaire du bataillon sud-africain Buffalo et chef d’un parti d’opposition, a affirmé Me Levy Nazare, avocat de certains prévenus.
Arlecio Costa, président du Front démocratique chrétien (FDC), est soupçonné par le gouvernement d’être le meneur de Buffalo qui, officiellement, envisageait de prendre le pouvoir le 12 février.
Le juge Monteiro a mis en liberté sous contrôle judiciaire les onze autres personnes inculpées, selon Me Nazare.
Ces informations ont été confirmées à l’AFP par une source au cabinet du juge, qui a précisé que deux autres personnes n’ayant pas répondu à la convocation de la justice étaient actuellement recherchées par la police.
"Il s’agit de deux femmes. Une travaille à la résidence de M. Costa, et l’autre dans un casino ouvert par un Buffalo" à Sao Tomé, a dit cette source ayant requis l’anonymat.
Aucun Sud-Africain ne figure parmi les personnes inculpées, selon ces sources judiciaires et un responsable de la police interrogé mardi par l’AFP.
Le 13 février, le gouvernement santoméen avait annoncé qu’un Sud-Africain était parmi les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur cette tentative de putsch.
"Trois Sud-Africains ont été entendus par la police dans le cadre de l’enquête, qui est toujours en cours. Mais ils ont été relâchés, ils n’ont pas été présentés au juge", a affirmé le chef des opérations de la police, le commissaire en chef Alberto Da Graça.
Il n’a pas exclu d’autres arrestations dans le cadre des investigations qui, selon le gouvernement, avaient permis de saisir de nombreuses munitions et des armes blanches la semaine dernière. Des recherches se poursuivent pour retrouver des armes et identifier les financiers des ex-mercenaires.
Des Buffalo et des militaires s’étaient emparés du pouvoir à Sao Tomé et Principe du 16 au 23 juillet 2003, dénonçant pauvreté et corruption dans cet archipel lusophone du golfe de Guinée peuplé de quelque 140. 000 habitants.
Leur tentative de coup d’Etat s’était achevée sans effusion de sang et le président Fradique de Menezes avait retrouvé son fauteuil après d’intenses activités diplomatiques.
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