La Guinée équatoriale dit avoir déjoué un assaut de rebelles nigérians
La Guinée équatoriale a affirmé mardi avoir déjoué une attaque maritime contre le palais présidentiel à Malabo, capitale de ce pays d’Afrique centrale en plein boom pétrolier, accusant un groupe rebelle du Nigeria d’être responsable de cet assaut qui a fait plusieurs morts.
Selon le gouvernement équato-guinéen, le coup de force a été mené mardi à l’aube par des « rebelles terroristes » du delta du Niger, dans le sud pétrolifère du Nigeria.
Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), auteur de plusieurs attaques contre le secteur pétrolier nigérian, a aussitôt rejeté toute responsabilité. « Nous ne sommes impliqués d’aucune façon dans l’attaque », a-t-il indiqué.
Les habitants de Malabo ont été réveillés dans la nuit par des coups de feu répétés, qui ont cessé vers 06H00 (05H00 GMT), selon un journaliste de l’AFP.
Le calme est ensuite revenu dans la capitale, dont les rues étaient désertes mardi. Mais, signe de tension, des barrages militaires ont été érigés, et l’entrée de l’hôpital était barrée par des blindés.
« Un groupe de rebelles terroristes du delta à bord de plusieurs embarcations a tenté d’envahir la capitale de la Nation, avec pour objectif la prise et la destruction du palais présidentiel », a affirmé le gouvernement dans un communiqué, assurant qu’il avait été « repoussé » par l’armée.
Le porte-parole du gouvernement, Jeronimo Osa Ekoro, a précisé à l’AFP que « plusieurs » assaillants étaient « morts en mer au cours des échanges de tirs ». Un autre assaillant a été tué « dans l’enceinte du palais présidentiel », selon le communiqué.
« Du côté équato-guinéen, il y a un décès et plusieurs blessés hospitalisés », a ajouté le porte-parole, sans fournir davantage de précisions.
De source officielle, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, se trouvait mardi à Bata, deuxième ville du pays située sur sa partie continentale. Malabo se trouve sur l’île de Bioko, dans le golfe de Guinée, à environ 200 km au sud-est de Port Harcourt, principale ville du delta du Niger.
Les autorités ont déclaré avoir « arrêté une grande partie des assaillants » qui étaient « interrogés » mardi.
Certains ont « pris la fuite », a reconnu Jeronimo Osa Ekoro, également ministre de l’Information, et la population a été invitée à « dénoncer toute personne suspecte ».
Le président Obiang dirige d’une main de fer le pays depuis qu’il a renversé en 1979 son oncle, Francisco Macias Nguema.
Souvent critiquée pour des violations des droits de l’Homme, la Guinée équatoriale, pays fermé dont la population demeure très pauvre, est récemment devenue le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne.
Ces dernières années, les autorités ont dénoncé plusieurs complots visant selon elles à renverser le régime de cette ex-colonie espagnole.
La tentative la plus aboutie de coup d’Etat remonte à mars 2004. Elle a valu au mercenaire britannique Simon Mann, qui a reconnu les faits, d’être condamné en juillet dernier par la justice équato-guinéenne à 34 ans et 4 mois de prison, peine qu’il purge en Guinée équatoriale.
Les autorités accusent en outre Mark Thatcher, fils de l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, d’avoir été impliqué dans la tentative de 2004, qui avait pour objectif de porter au pouvoir l’opposant équato-guinéen en exil Severo Moto Nsa. Ce dernier a été plusieurs fois condamné pour tentative de coup d’Etat et a récemment passé
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?