Darfour: accord entre des rebelles et le Soudan en vue d’un règlement du conflit

Le gouvernement soudanais et le groupe rebelle le plus actif du Darfour ont conclu, mardi à Doha, un accord vers une cessation des hostilités dans cette région de l’ouest du Soudan en proie à une sanglante guerre civile.

Publié le 17 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Une lettre d’intention a été paraphée au terme d’une semaine de pourparlers par des responsables soudanais et du Mouvement pour la Justice et l’égalité (JEM), en présence de médiateurs du Qatar, de l’Onu, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue arabe.

Khalil Ibrahim, leader du JEM, et Nafie Ali Nafie, assistant du président Omar el-Béchir, étaient présents à Doha pour ces pourparlers destinés à préparer un règlement du conflit qui dure depuis 2003.

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« En signe de bonne volonté, le JEM va libérer unilatéralement des prisonniers » du camp gouvernemental qu’il détient, a aussitôt déclaré Khalil Ibrahim lors d’une conférence de presse.

Le document marque « un tournant important » et doit ouvrir la voie à un accord-cadre en vue d’une conférence de paix, a déclaré le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, lors de la conférence de presse.

Lundi, cheikh Hamad avait indiqué que ces négociations devraient être lancées dans deux semaines.

M. Ibrahim a invité les autres parties concernées par le conflit du Darfour à s’impliquer dans ces négociations.

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« Le JEM est soucieux d’une participation aux négociations des toutes les parties concernées par le conflit (. . . ), les autres factions (rebelles) ainsi que (des représentants de) la société civile et des pays voisins: le Tchad, la Libye, l’Egypte et l’Erythrée », a-t-il dit.

« Nous sommes déterminés à instaurer une paix totale au Darfour », a déclaré pour sa part M. Nafie, un haut responsable de Khartoum en charge du dossier.

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L’ambassadeur du Soudan à Doha, Abdallah Al-Fakiri, a précisé à l’AFP que les deux parties tablaient sur un « accord de paix définitif dans trois mois » et s’étaient engagées à faciliter la distribution de l’aide internationale aux déplacés du Darfour.

Le JEM, qui n’avait pas signé un accord de paix de 2006 – que seule une des multiples factions rebelles du Darfour avait accepté -, avait lancé en mai 2008 un assaut d’une ampleur sans précédent contre la capitale soudanaise.

Mercredi son porte-parole, Ahmed Hussein Adam, avait indiqué à l’AFP que le JEM réclamait une participation au gouvernement central de Khartoum et le démantèlement des milices pro-gouvernementales dans la province soudanaise.

Le JEM exigeait aussi de « conserver ses combattants au Darfour pendant une période transitoire avant un accord final qui permettrait de les intégrer dans les forces régulières », avait ajouté M. Adam.

Une faction du SLA (Sudan Liberation Army) conduite par Abdel Wahid Mohammed Nour, exilé à Paris, refuse tout pourparlers en tablant sur l’aboutissement de la procédure judiciaire internationale contre le président Béchir, menacé d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait demandé en juillet à des juges d’émettre un mandat contre le président soudanais pour son rôle présumé dans le conflit du Darfour. Selon des informations de presse, une décision favorable pourrait être annoncée prochainement.

La guerre civile du Darfour a fait 300. 000 morts et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, selon l’ONU. Le Soudan chiffre à 10. 000 le nombre de morts.

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