Des centaines de rebelles touareg déposent les armes

Plusieurs centaines de rebelles touareg ont déposé les armes et réintégré le processus de paix au Mali lors d’une cérémonie publique, étape importante vers une « paix définitive » dans le nord du pays, selon des observateurs.

Publié le 17 février 2009 Lecture : 3 minutes.

Plusieurs fois reportée, la cérémonie s’est déroulée à l’aérodrome de Kidal (nord-est), en présence notamment de responsables maliens, de la médiation algérienne et des rebelles touareg ayant quitté le maquis, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les ex-rebelles ont déposé les armes sur la piste de l’aérodrome de Kidal, le chef-lieu de la région éponyme qui abrite l’essentiel de la communauté touareg malienne et d’où sont parties les violences en mai 2006, avec l’attaque de deux camps militaires.

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Il y a avait notamment des Kalachnikov, des grenades et des lance-roquettes.

Les rebelles touareg concernés par ce retour sont issus des rangs de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC, favorable à l’accord de paix d’Alger signé en 2006), et des éléments du chef rebelle dissident Ibrahim Ag Bahanga qui se sont récemment éloignés de ce dernier.

Ag Bahanga, qui n’est plus partie prenante de l’accord de paix d’Alger, a récemment connu d’importants revers sur le plan militaire et l’armée malienne affirme occuper désormais ses positions dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne.

Partis de l’aérodrome de Kidal, les ex-rebelles sont rentrés dans la ville, à bord d’une centaine de véhicules pick-up.

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Habillés en tenue militaire ou en civil, ils se sont dirigés vers la Maison des jeunes de la ville où une partie d’entre eux doit être cantonnée et où devait se poursuivre la cérémonie.

Comme prévu par l’accord entre les autorités maliennes et les ex-rebelles, la plupart des ex-rebelles sont rentrés à Kidal sans leurs armes.

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Seuls les ex-rebelles devant intégrer les unités spéciales, formées d’éléments de l’armée régulière et d’ex-rebelles et chargées notamment d’assurer la sécurité dans le nord du Mali, sont entrés armés dans la ville.

Aux klaxons des véhicules des ex-rebelles, la population de Kidal applaudissait en scandant: "Vive la paix".

"Nous sommes résolument engagés pour la paix. C’est pour cette raison que nous sommes ici à Kidal", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’ADC, Amada Ag Bibi.

De son côté, le ministre de l’Administration territoriale, le général Kafougouna Koné a dit vouloir "au nom du Mali, remercier l’Algérie qui a tout mis en oeuvre depuis 2006 (date de la signature de l’accord de paix d’Alger) pour accompagner le Mali".

"Cette cérémonie est très importante pour notre pays parce que notre peuple doit faire face à une seule guerre, c’est la guerre contre le sous-développement", a-t-il poursuivi.

"Nous sommes heureux que, deux ans après, les choses se dénouent. Nous attendons des uns et des autres des actes", a pour sa part souligné l’ambassadeur d’Algérie au Mali Abdelkrim Ghrieb, médiateur en chef dans la crise.

"La position de l’Algérie est d’aider le Mali, pays frère, à retrouver une paix définitive. C’est le message du président (algérien Abdelaziz) Bouteflika que je voulais transmettre et nous poursuivrons l’application de l’accord d’Alger", a-t-il précisé.

Selon des observateurs, la cérémonie de mardi constitue un grand pas vers une paix durable dans le nord du Mali car l’essentiel de la rébellion touareg malienne est désormais intégré dans le processus de paix.

Au début des années 90, une rébellion touareg avait été lancée dans le nord du Mali, avant la signature d’un accord de paix.

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