Riche de son pétrole, le pays veut se diversifier pour contourner la crise

Dans les restaurants huppés du bord de mer de Luanda, où les clients paient sans sourciller des centaines de dollars leur repas, il est difficile de croire que le monde connaît une crise économique sans précédent.

Publié le 17 février 2009 Lecture : 2 minutes.

A l’extérieur, des chauffeurs laissent l’air conditionné rafraîchir l’intérieur de 4X4 géants et autres Hummers tandis que leurs patrons célèbrent leurs succès en affaires avec des cocktails à 20 dollars.

Le long de la route, des panneaux affichent des images digitales de stades en construction dans tout le pays en préparation de la Coupe africaine des Nations (CAN) que le pays doit accueillir au début de 2010.

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"L’Angola n’est pas directement affecté par la crise, mais il est touché indirectement car c’est une économie pétrolière, et la chute des cours a eu un gros impact", explique à l’AFP Alberto Chueca, directeur pour l’Angola de la Banque mondiale.

Ce pays d’Afrique australe, sorti en 2002 de presque 30 ans de guerre civile, cherche à diversifier son économie pour contourner la crise financière mondiale.

"Le gouvernement revoit son budget, ce qui est une bonne chose, mais au vu des considérables défis sociaux et des besoins de reconstruction du pays, j’espère qu’il ne réduira pas trop ses investissements", déclare M. Chueca.

"Ce pays présente des indicateurs sociaux parmi les pires au monde. J’espère qu’ils tailleront dans le gras et pas dans le muscle et qu’ils ne réduiront pas leur budget social", a-t-il ajouté.

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Depuis la fin des 27 ans de guerre civile, l’Angola a connu une croissance économique parmi les plus rapides au monde, avec une progression annuelle moyenne de 15% du PIB.

Le président angolais Jose Eduardo dos Santos a dit: "La chute des prix du pétrole et des diamants va réduire significativement nos revenus et cela veut dire que l’Etat aura moins d’argent à dépenser. "

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"La crise révèle une fois de plus que la grande dépendance de notre économie au pétrole et aux diamants n’est pas confortable et que nous devons nous diversifier. . . en développant et en promouvant les investissements dans d’autres secteurs de production", a affirmé M. dos Santos.

Devant des ministres et des directeurs de banques angolais, le président de l’Agence Nationale pour l’Investissement Privé (ANIP) Aguinaldo Jaime a souligné l’importance de la diversification et du développement d’un secteur privé concurrentiel.

"Nous avons besoin d’une croissance qui offre des emplois à tous les citoyens, de changer des industries lourdes, de chercher en dehors de l’économie minérale, au-delà du pétrole et des diamants", a dit M. Jaime lors d’un déjeuner organisé par un journal économique récemment créé, Expansão.

L’Angola occupe la cinquième place sur le marché du diamant, mais certains opérateurs, dont le groupe russe ZAO Alrosa, ont menacé de ne pas poursuivre leurs activités ou de réduire l’exploration cette année, à cause de la pression internationale sur les coûts.

Le ministre des Mines Makenda Ambroise a proposé aux compagnies de réduire leurs coûts en réduisant leur nombre d’expatriés.

Il est aussi question de garanties financières à court terme que le gouvernement pourrait allouer pour maintenir la production.

"L’économie angolaise maintiendra son taux de croissance par habitant dans les années à venir, malgré l’impact de la crise financière internationale dans les secteurs du pétrole et des diamants, les principales exportations du pays", a affirmé le ministre de l’Economie Manuel Nunes Junior.

L’Angola est le premier producteur de pétrole du continent, suivi par le Nigeria.

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