Madagascar: » TGV » échoue à installer ses ministres, heurts dans la capitale

L’opposant malgache Andry Rajoelina, qui réclame la démission du président Marc Ravalomanana, a échoué lundi à installer « ses » ministres dans les bâtiments des ministères à Antananarivo, où des échauffourées ont opposé ses partisans aux forces de l’ordre.

Publié le 16 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Le centre de la capitale de Madagascar a été paralysé dans l’après-midi par des échauffourées violentes entre plusieurs milliers de partisans du maire destitué d’Antananarivo Andry Rajoelina, surnommé TGV pour son caractère fonceur, et les forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des manifestants ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué par des tirs de sommation en l’air pour disperser la foule, à proximité de la place du 13-Mai, haut lieu de la contestation malgache et point de rendez-vous de l’opposition depuis le début de la crise fin janvier.

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La centaine de membres des forces de l’ordre a ensuite dû se replier dans une caserne située à proximité.

Avant la nuit, les forces de sécurité ont fait usage une nouvelle fois de tirs de sommation pour disperser les groupes de manifestants toujours présents dans le centre-ville. En début de soirée, aucune source n’avait fait état de victimes lors de ces tirs.

Ces manifestants exprimaient leur mécontentement qu’une délégation de « ministres » nommés par le camp de M. Rajoelina eut renoncé à se rendre dans les ministères du gouvernement actuel pour commencer à y travailler, après avoir trouvé portes closes au ministère des Sports et de la Culture.

La délégation de responsables du camp Rajoelina a ensuite quitté les lieux en laissant les manifestants en colère face aux forces de sécurité.

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Environ 10. 000 partisans de M. Rajoelina s’étaient rassemblés plus tôt lundi sur la place du 13-Mai avec pour intention affichée d’organiser des sit-in devant des ministères, malgré les mises en garde du pouvoir.

Face aux risques de débordement, M. Rajoelina avait ensuite demandé publiquement à la foule de ne pas tenter de se rendre devant les ministères, mais la foule en colère a visiblement refusé d’obtempérer.

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Dans la matinée, Monja Roindefo, nommé « Premier ministre de la transition » par M. Rajoelina, a nommé deux autres « ministres », portant à 12 le nombre de « ministres » censés aux yeux de l’opposition remplacer le gouvernement actuel.

M. Rajoelina avait demandé ces derniers jours à « ses » ministres de se rendre lundi dans les ministères pour y travailler.

Des négociations entre les deux camps avaient été entamées la semaine dernière pour trouver une issue à la crise.

« Les discussions sont terminées, car une de nos conditions est la démission du président, mais il ne veut pas partir », a toutefois affirmé M. Rajoelina au quotidien français Le Monde publié lundi, ajoutant qu’il refusait de négocier avec quelqu’un qui a « du sang sur les mains ».

Il a également assuré bénéficier du soutien de la majeure partie de l’armée. « L’armée n’a plus confiance, 80% est avec moi, je ne parle pas des généraux, pour eux il y a aussi l’appel de l’argent », affirme-t-il.

Une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé le conflit entre les deux hommes, dont 28 abattues le 7 février par la garde présidentielle qui avait tiré sans sommation sur une foule de partisans de M. Rajoelina.

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