La communauté internationale insiste pour une « transition courte »
Près de deux mois après le coup d’Etat militaire du 23 décembre en Guinée, la communauté internationale, de plus en plus inquiète, a de nouveau appelé à « une transition courte », demandant à la junte à tenir ses engagements pour la tenue d’élections fin 2009.
Ce nouvel appel à l’adresse des putschistes intervient après des critiques, la semaine dernière, de la France, ancienne puissance coloniale, et d’organisations de défense des droits de l’Homme.
"Le groupe de contact réitère ici la nécessité d’une transition courte, de la participation effective des civils au processus de transition, du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales des populations pendant la période de transition", a indiqué le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.
Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’exprimait à l’ouverture de la première réunion à Conakry du groupe de contact sur la Guinée, créé le 30 janvier lors du sommet de l’Union africaine (UA).
Ce groupe rassemble notamment la Cédéao, l’UA, l’ONU et l’Union européenne (UE).
La communauté internationale attend de la junte qu’elle renouvelle à cette occasion ses engagements, notamment sur l’organisation d’élections au dernier trimestre 2009, et sur le respect des droits humains et de l’Etat de droit.
Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, a pris le pouvoir le 23 décembre juste après la mort du président Lansana Conté, qui avait dirigé d’une main de fer pendant 24 ans la Guinée.
"La présente réunion est une preuve éloquente de notre engagement à veiller à ce qu’il y ait une attention internationale soutenue et un appui au processus de restauration rapide de l’ordre constitutionnel, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement national", a souligné M. Ibn Chambas
Si la junte confirme ses engagements pour un retour du pouvoir aux civils, M. Ibn Chambas a rappelé que le groupe de contact "fournirait une assistante technique pour la mise en place et le fonctionnement effectif des organes de transition".
Mais dans son discours d’ouverture, le Premier ministre nommé par la junte, Kabiné Komara, n’a pas fait mention des élections à venir.
"Je puis vous assurer de la détermination" des nouvelles autorités "pour que la marche ascensionnelle de notre pays vers la démocratie et l’Etat de droit soit couronnée de succès dans les meilleurs délais", a-t-il seulement affirmé.
Lundi après-midi, le groupe de contact devait rencontrer les responsables de la société civile, des partis politiques et des syndicats, avant une audience avec le chef de la junte et son Premier ministre.
Mardi matin, il aura des entretiens avec des responsables de la commission électorale et du ministère de l’Intérieur, à propos de l’organisation des scrutins. Un "communiqué final" est attendu mardi après-midi.
Le 12 février, la France avait adressé une nouvelle mise en garde à la junte, affirmant attendre "des actes concrets pour conduire la Guinée sur la voie des élections" et "le rétablissement des libertés politiques et syndicales".
Le même jour, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) avait "invité solennellement" la junte "à lever immédiatement les mesures d’exception et à rétablir toutes les libertés fondamentales".
La veille, le Réseau ouest-africain de défense des droits de l’Homme (ROADDH) avait dénoncé des arrestations arbitraires.
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