Zimbabwe: procès retardé pour un ministre désigné accusé de « terrorisme »

L’ancien fermier blanc Roy Bennett, désigné par l’ex-opposition pour entrer dans le gouvernement d’union du Zimbabwe, attendait lundi de comparaître devant la justice pour « terrorisme », alors que la nouvelle équipe ministérielle se mettait au travail.

Publié le 16 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Le procès du trésorier du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), prévu à partir de 08H00 GMT devant le tribunal de Mutare (270 km à l’est de Harare), n’avait toujours pas commencé quatre heures plus tard.

Roy Bennett « n’a pas encore été conduit au palais de justice. Il est toujours en détention au poste de police », a expliqué à l’AFP son avocat Trust Maanda. « On nous a dit que les procureurs chargés du dossier devaient encore venir d’Harare. « 

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A la mi-journée, une centaine de personnes patientaient dans le calme devant le tribunal, autour duquel avaient été déployés de nombreux policiers armés de matraques.

L’ancien député MDC, nommé par son parti vice-ministre de l’Agriculture du gouvernement d’union, a été arrêté vendredi au moment même de la prestation de serment de la nouvelle équipe ministérielle.

Initialement inculpé de trahison, une charge passible de la peine de mort, Roy Bennett, qui n’est rentré qu’en janvier de près de trois ans d’exil, est désormais accusé de terrorisme, sabotage et banditisme.

Selon son avocat, il est soupçonné d’avoir comploté en 2006 avec un autre fermier blanc pour acquérir des armes et attaquer un poste de télécommunications.

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Pour le MDC du nouveau Premier ministre Morgan Tsvangirai, les autorités « sont clairement à la pêche aux accusations et se raccrochent à la moindre brindille parce qu’ils savent très bien qu’il n’y a aucune raison, ni même de soupçons, pour inculper Roy Bennett ».

Le parti, qui partage désormais le pouvoir avec le camp du président Robert Mugabe, assure que le dossier n’est qu’une « vendetta politique vengeresse et malveillante ».

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Il exige donc la « libération immédiate et inconditionnelle » de Roy Bennett et de la trentaine d’autres prisonniers politiques, dont la défenseur des droits de l’Homme Jestina Mukoko, détenus depuis plusieurs mois.

Son secrétaire général et nouveau ministre des Finances, Tendai Biti, a indiqué que Morgan Tsvangirai était « en contact » avec Robert Mugabe au sujet de Roy Bennett et espéré que sa libération intervienne d’ici à mardi.

« S’il n’est pas libéré, nous aurons une discussion en interne pour décider d’une réaction », a-t-il poursuivi, sans donner plus de détail.

Après des mois d’âpres négociations, le MDC et le parti présidentiel ont formé vendredi un gouvernement de coalition dans le but de sortir de l’impasse née de la défaite du régime aux élections générales du 29 mars et de redresser un pays en ruine.

Lundi, le gouvernement « a commencé son nouveau travail », a déclaré à l’AFP Nelson Chamisa, l’ancien porte-parole du MDC devenu ministre des Technologies de l’Information.

« Nous nous consacrons à des études de terrain pour comprendre les manquements et les problèmes et définir les questions qui ont besoin d’une réponse d’urgence au sein de chaque ministère », a-t-il précisé.

Dans ce pays à l’économie moribonde, la tâche est dantesque: l’hyperinflation se compte en milliards pour cent, le chômage atteint 94% de la population, la production est au point-mort. Et une épidémie de choléra a fait plus de 3. 500 morts depuis août.

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