Zimbabwe: Roy Bennett privé de nourriture, selon son parti
Le vice-ministre de l’Agriculture désigné par l’ex-opposition au sein du gouvernement d’union zimbabwéen, Roy Bennett, arrêté et accusé de trahison vendredi, est privé de nourriture en détention, a assuré samedi son parti.
La police, qui détient M. Bennett, « refuse de lui donner de la nourriture », a déclaré le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) dans un communiqué.
M. Bennett devait être interrogé par la police samedi après-midi et n’était autorisé à rencontrer ses avocats que dans l’après-midi, selon ces derniers cités par le MDC.
« Nous demandons le respect des droits fondamentaux de Roy Bennett et sa libération immédiate », a ajouté le parti.
L’ancien député blanc été interpellé vendredi par la police dans un petit aéroport de la banlieue de Harare, avait indiqué le MDC de Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre. M. Bennett a été inculpé de « trahison », selon le MDC.
Ancien fermier blanc expulsé de sa ferme en 2003, il était rentré en janvier au Zimbabwe après trois ans en Afrique du Sud, où il avait fui une accusation de complot contre le président Mugabe.
L’annonce de son arrestation a provoqué vendredi la fureur de sympathisants du MDC près d’un commissariat à Mutare (est), localité située à 400 km de Harare, où l’ex-député a été conduit après son arrestation.
La police a tiré en l’air vendredi pour disperser des partisans du MDC près du commissariat où M. Bennett a été conduit après son arrestation, a déclaré le parti d’opposition.
Après des mois d’un duel sans merci entre le président Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, le nouveau gouvernement d’union au Zimbabwe a prêté serment vendredi malgré l’arrestation de Roy Bennett.
Le MDC a estimé samedi dans un communiqué que l’inculpation de trahison délivrée à l’encontre de Bennett était « motivée politiquement », et dans une note transmise par le biais de son avocat, Bennett s’est déclaré confiant.
« Peu importe ces défis, si nous demeurons totalement motivés, nous allons parvenir à la paix, à la liberté et à la démocratie au cours de notre existence, croyez-moi », a-t-il dit.
Tsvangirai, un vétéran de l’opposition, affichait pour sa part vendredi un ton conciliant avant la prestation de serment du nouveau gouvernement.
« Malheureusement, les gens sont préoccupés par Mugabe en tant que personne », a-t-il déclaré au journal britannique Guardian, dans une allusion à son rival de toujours qui dirige le pays depuis son indépendance en 1980 de la Grande-Bretagne.
« Mugabe fait partie du problème mais il fait également partie de la solution. Il n’est pas l’obstacle auquel nous faisons face pour le moment », a-t-il ajouté.
L’enjeu du partage du pouvoir dépasse en effet la sphère politique. Il s’agit de sortir le pays d’un marasme économique et humanitaire inédit. L’hyperinflation dépasse l’entendement à plusieurs milliards pour cent, le chômage concerne 94% de la population, une épidémie de choléra, qui a fait plus de 3. 500 morts, continue de progresser, tandis que plus de la moitié des Zimbabwéens dépendent d’une aide alimentaire.
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