Madagascar: nouvelle mobilisation des partisans des deux camps rivaux

Les partisans du président malgache Marc Ravalomanana et de son opposant Andry Rajoelina ont à nouveau manifesté samedi leur soutien aux deux hommes forts du pays lors de rassemblements à Antananarivo, une semaine après une répression sanglante dans la capitale.

Publié le 14 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Encadrées par les forces de sécurité, les deux manifestations ont pris fin dans un calme relatif samedi après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Je tiens à dire qu’en tant que président je suis le premier responsable de la population, de ce fait, je regrette qu’il y ait eu des morts lors des différentes manifestations et je tiens à présenter mes condoléances aux familles », a déclaré samedi le chef de l’Etat.

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Une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé le conflit entre les deux hommes, dont 28 tuées par la garde présidentielle lors d’une manifestation de partisans de M. Rajoelina le 7 février.

« Je suis président de la République et je tiens à le rester jusqu’à la fin de mon mandat (fin 2011, ndlr), tout problème à Madagascar peut se régler par la discussion, nous allons tout faire pour rétablir la paix dans le pays et oeuvrer au redressement économique », a lancé le président.

Mercredi, le camp présidentiel avait organisé une première riposte dans ce même stade municipal de Mahamasina en réunissant plus de 30. 000 partisans pour soutenir M. Ravalomanana.

De son côté, le maire destitué de la capitale, Andry Rajoelina, a moins mobilisé ce samedi que le 7 février, réunissant environ 10. 000 personnes sur la place du 13-Mai, lieu historique de la contestation politique.

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Le 7 février, il avait annoncé devant quelque 20. 000 partisans avoir pris la tête d’une « Haute autorité de transition ».

L’opposant, qui réclame la destitution de M. Ravalomanana, a nommé samedi ses « ministres » de la Défense et du Tourisme et Culture, qui s’ajoutent aux huit autres désignés ces derniers jours et censés remplacer le gouvernement actuel.

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Le « ministre » de la Défense nommé par l’opposition, M. Raonenanpsoamampianina, est l’ancien chef d’état-major de l’armée malgache. Il avait été limogé par M. Ravalomanana en janvier 2007 à cause de dissensions dans l’armée.

M. Rajoelina a annoncé samedi à ses partisans que ces dix « ministres » avaient l’intention de se rendre lundi aux sièges des différents ministères actuels du gouvernement de M. Ravalomanana, et de commencer à y travailler.

A Toliara, la grande ville du sud-ouest du pays, une coalition d’opposition ralliée à M. Rajoelina a appelé samedi à la désobéissance civile à partir de lundi, lors d’un meeting qui a rassemblé 2 à 3. 000 personnes, a constaté l’AFP.

Toliara, où les activités semblaient tourner au ralenti samedi, a été le théâtre de tentatives de pillages de magasins jeudi réprimées par les forces de l’ordre.

Dans un document parvenu samedi à l’AFP, Amnesty international a appelé les autorités malgaches à ouvrir une enquête « indépendante et impartiale sur l’usage excessif de la force par la garde présidentielle contre des manifestants non armés marchant vers le palais présidentiel, qui a causé la mort d’au moins 31 personnes et blessé plus de 200 autres » le 7 février.

Des négociations entre les deux camps rivaux ont été entamées cette semaine, sous pression de la communauté internationale, pour tenter de trouver une issue à la crise.

M. Rajoelina s’est fait le porte-voix du ressentiment d’une partie de la population touchée par des difficultés économiques dans cette île pauvre et attachée au respect des libertés publiques.

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