Les camps des deux hommes forts du pays entament des discussions

Des négociations ont débuté entre les camps rivaux du président malgache Marc Ravalomanana et du maire destitué d’Antananarivo Andry Rajoelina, qui a poursuivi la mise en place des institutions de transition censées à ses yeux remplacer le pouvoir en place.

Publié le 12 février 2009 Lecture : 2 minutes.

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"Depuis hier (mercredi), le dialogue est ouvert : deux délégations (des deux camps) sont en train de travailler. Ces négociations sont conduites par les représentants des Eglises qui sont très importantes ici", a annoncé jeudi à la presse le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet.

M. Joyandet, qui fait partie d’une délégation de la Commission de l’océan Indien (COI), s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec M. Rajoelina à son domicile et pendant une heure et demie.

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"Les deux hommes se sont engagés à ne prendre aucune initiative qui puisse conduire à la violence et à des morts supplémentaires", a précisé plus tard à la presse M. Joyandet.

"Il y a un mandat d’arrêt qui a été lancé contre le maire d’Antananarivo, dont le président a indiqué qu’il était prêt à en revoir le fondement, et de son côté le maire a pris l’engagement de ne pas marcher sur les ministères avec la foule au risque de faire à nouveau des émeutes et des morts", a poursuivi M. Joyandet.

Le mandat d’arrêt contre le maire destitué de la capitale aurait été signé dimanche selon une source proche du dossier, cette information n’ayant pas fait l’objet d’une communication officielle des autorités malgaches.

Une source proche du dossier s’exprimant sous couvert d’anonymat a précisé à l’AFP que les deux délégations étaient composées de trois personnes, et que les négociations étaient menées sous l’égide de l’influent Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar (FFKM, qui regroupe 4 Eglises, catholique et protestantes).

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Des discussions entre les deux parties avaient déjà eu lieu vendredi 6 février, à la veille d’une manifestation des partisans de M. Rajoelina réprimée dans le sang par la garde présidentielle.

"Nous avons le sentiment que l’un et l’autre (Ravalomanana et Rajoelina) – j’espère que les faits ne nous démentiront pas – vont faire en sorte que le dénouement de cette crise se passe dans des conditions qui évitent à nouveau tout grave évènement comme celui de samedi", a estimé M. Joyandet.

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Une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé le conflit entre les deux hommes, dont au moins 28 tuées le 7 février par la garde présidentielle.

"A l’instant (lors de la rencontre avec M. Rajoelina), nous avons entendu le souci d’améliorer le sort, sur le plan social et économique, de la population malgache. Et c’est important pour que cette crise prenne fin", a en outre jugé M. Joyandet.

M. Rajoelina est engagé dans un conflit avec le président Ravalomanana, dont il réclame la destitution. Il a pris la tête d’une Haute autorité de transition censée à ses yeux remplacer le pouvoir en place.

Jeudi, sur la place du 13-Mai, au coeur de la capitale malgache, M. Rajoelina a poursuivi devant environ 5. 000 partisans la mise en place des institutions de transition en nommant quatre nouveaux "ministres" (Affaires étrangères, Commerce, Justice, et Environnement et Eaux et Forêts).

Plus de 30. 000 partisans de M. Ravalomanana s’étaient eux aussi rassemblés mercredi dans la capitale malgache pour asseoir la légitimité du chef de l’Etat.

Réagissant à ce rassemblement, M. Rajoelina a affirmé jeudi que les manifestants avaient été payés et "emmenés par camion et par bus". "Je ne leur donne pas tort. Prenez l’argent ! Ce qui est gagné aujourd’hui permet de manger aujourd’hui", a-t-il notamment lancé.

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