Un chef rebelle du Darfour conseille à Béchir de se rendre à la CPI

Le chef du plus actif des groupes rebelles du Darfour, Khalil Ibrahim, présent à Doha pour des négociations de paix avec le gouvernement de Khartoum, a conseillé au président soudanais Omar el-Béchir de « se rendre à la Cour pénale internationale (CPI) ».

Publié le 12 février 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous accueillons favorablement (tout) mandat d’arrêt et je conseille au frère Béchir de se rendre volontairement à la CPI", a déclaré à la presse le chef du Mouvement pour l’égalité et la justice (JEM), après une rencontre avec l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani.

Il a estimé qu’un mandat d’arrêt contre M. Béchir aiderait les pourparlers de paix. "Un tel mandat n’affecterait pas les négociations de Doha mais accélérerait la recherche de la paix", a affirmé M. Ibrahim.

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Le quotidien américain New York Times avait annoncé mercredi sur son site internet que les juges de la CPI "ont décidé d’émettre un mandat d’arrêt contre le président Béchir", sans préciser les chefs d’accusation retenus.

Mais une porte-parole de la CPI, Laurence Blairon, a déclaré à l’AFP qu’"à ce stade, il n’y a pas de mandat d’arrêt contre Béchir".

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait, le 14 juillet 2008, demandé aux juges d’émettre un mandat d’arrêt pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour contre le président soudanais.

M. Ibrahim, dont les combattants ont mené une attaque dans les faubourgs de Khartoum en mai 2008, a affirmé que "si Béchir ne se rend pas, nous allons le capturer et le remettre à la CPI".

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Il a également assuré qu’un éventuel mandat n’aurait pas de conséquence sur la stabilité du Soudan et de la région. "Un tel mandat n’affectera pas le processus de paix, ni au Darfour ni dans le reste du Soudan", a-t-il dit.

"Je peux rassurer la communauté sur le fait que Béchir ne pourra rien faire (dans le cas de mandat) et je peux affirmer que toutes les allégations sur (l’existence) de terroristes (fidèles au régime) capables de déstabiliser la région et de s’en prendre à l’Unamid (la force afro-onusienne) au Darfour sont fausses", a-t-il déclaré.

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A Khartoum, un responsable a qualifié de "rumeurs" visant à "compromettre" les pourparlers de paix les informations sur un mandat d’arrêt contre M. Béchir. "Ces rumeurs visent à compromettre les pourparlers de Doha, c’est pourquoi nous ne les prenons pas au sérieux", a déclaré à l’AFP le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Mutrif Siddiq.

A propos de sa rencontre avec l’émir du Qatar, M. Ibrahim a affirmé que cheikh Hamad (bien Hamad) avait "une bonne compréhension de la cause des Soudanais du Darfour et une disposition à aider à résoudre le conflit et soutenir le développement (de cette région) en cas de paix".

Mercredi soir, M. Ibrahim a qualifié les discussions à Doha de "positives et prometteuses" après avoir rencontré Nafie Ali Nafie, un assistant de M. Béchir.

Les pourparlers de Doha sponsorisés par le Qatar, l’ONU, l’Union africaine et la Ligue arabe, ont pour objectif de préparer une éventuelle conférence de paix sur le Darfour.

La guerre civile au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan, a fait 300. 000 morts et 2,7 millions de déplacés depuis 2003 selon l’ONU. Khartoum chiffre à 10. 000 le nombre de morts.

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