Angolagate: le procureur accuse l’Etat d’avoir « laissé faire »

Le procureur a accusé l’Etat français d’avoir pratiqué une politique du « laisser-faire » à l’égard du « trafic » d’armes de guerre vers l’Angola orchestré dans les années 90 par Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak.

Publié le 11 février 2009 Lecture : 1 minute.

"Les raisons véritables de ce laisser-faire, elles sont à chercher dans les intérêts économiques et stratégiques qui apparaissent en filigrane", a lancé Romain Victor, en ouvrant ses réquisitions qui devaient durer toute la journée.

Il a évoqué d’emblée le caractère "extraordinaire" de la lettre que le ministre de la Défense, Hervé Morin, a envoyée l’été dernier à Pierre Falcone, assurant que ce commerce d’armes ne nécessitait aucune autorisation puisque l’arsenal ne transitait pas par la France. "Une lettre d’une autorité ministérielle française adressée à un prévenu de trafic d’armes !", s’est-il exclamé.

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Pendant que ce commerce se développe, "rien ne se passe, aucune dénonciation n’intervient (. . . ) puisque le ministère de la Défense ne portera plainte qu’en 2001, après avoir été saisi par le juge d’instruction", a souligné le procureur, rappelant qu’à la même époque, des articles de presse ou une note des services de renseignement alertaient sur ce "trafic illicite".

"Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak avaient des relations directes avec les services de renseignement français (et) disposaient de relais puissants dans l’appareil d’Etat", a-t-il affirmé, dénonçant également "l’ambiance de plomb" de ce procès dont l’Angola a demandé officiellement l’annulation.

Les deux associés sont accusés d’avoir organisé de 1993 à 1998 un vaste trafic d’armes vers l’Angola, sans les autorisations nécessaires de l’Etat français, versant de nombreux pots-de-vin à des personnalités angolaises et françaises.

Ils assurent qu’il n’y avait là rien d’illégal puisque ces ventes étaient effectuées par leur société slovaque ZTS Osos, et n’avaient donc pas besoin d’autorisation de l’Etat français.

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Plusieurs des 42 prévenus ont assuré à maintes reprises durant les quatre mois d’audience que "tout le monde" était au courant de ce commerce.

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