Le secrétaire général du MDC sera ministre des Finances
Le secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition au régime du président zimbabwéen Robert Mugabe, sera le ministre des Finances du gouvernement d’union formé cette semaine, a annoncé le MDC.
Publié le 10 février 2009 Lecture : 2 minutes.
Tendai Biti, qui a mené les négociations pour le MDC en vue de la formation de ce gouvernement, aura la tâche herculéenne de redresser une économie minée notamment par une hyperinflation inouïe, avec un taux annuel estimé à plusieurs milliards pour cent.
Il figurera parmi les 15 ministres issus du MDC dans un gouvernement d’union réparti à égalité entre l’ancienne opposition, majoritaire au Parlement depuis les élections générales du 29 mars 2008, et l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF) de M. Mugabe.
"Cette équipe aura pour tâche de commencer à reconstruire notre pays pendant la période de transition", a déclaré le leader du MDC, Morgan Tsvangirai, en présentant ses ministres à la presse.
M. Tsvangirai doit prêter serment mercredi, en tant que Premier ministre, aux termes d’un accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre mais resté lettre morte depuis.
M. Mugabe, qui à 85 ans dirige le pays d’une main de fer depuis l’indépendance en 1980, reste chef de l’Etat. Il avait été réélu en juin lors d’un scrutin entaché de violences, où il était seul en lice.
Le très controversé ministère de l’Intérieur, qui contrôle la police, sera partagé entre un député de premier rang du MDC, Giles Mutseyekwa, et un membre de la Zanu-PF dont le nom n’a pas encore été annoncé.
M. Mutseyekwa, ancien haut responsable de l’armée de l’air, avait été discrédité par le pouvoir il y a trois ans, accusé d’avoir comploté contre le chef de l’Etat.
Le délicat équilibre à l’Intérieur requiert "quelqu’un de fort, qui fera en sorte que son ministère respecte les libertés des Zimbabwéens", a déclaré M. Tsvangirai.
Le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa, deviendra ministre des Sciences et de la Techologie, a-t-il ajouté.
De la mise en place d’un gouvernement d’union crédible dépend l’aide internationale dont le pays a un besoin urgent pour reconstruire une économie en ruine.
La production est au point mort, 94% de la population est au chômage et une épidémie de choléra due aux instrastructures déficientes a fait 3. 400 morts et près de 70. 000 malades depuis août.
