Darfour: discussions entre Khartoum et les rebelles du JEM lundi au Qatar
Les rebelles darfouris du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) et le gouvernement soudanais se rencontreront au Qatar pour des premiers pourparlers officiels depuis un an et demi, ont indiqué samedi un diplomate et un représentant de la rébellion.
Publié le 7 février 2009 Lecture : 2 minutes.
Des membres du JEM et des représentants du gouvernement soudanais tiendront à Doha des "négociations préliminaires" en vue d’une conférence de paix sur le Darfour, a déclaré à l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat.
"Il ne s’agit pas de négociations mais de consultations ouvrant la voie à des négociations formelles" pour un accord de paix, a renchéri un porte-parole du JEM, Tahir el-Feki.
La guerre civile au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan, a fait 300. 000 morts et 2,7 millions de déplacés depuis 2003 selon l’ONU. Khartoum chiffre à 10. 000 le nombre de morts.
Les rebelles du JEM et l’armée soudanaise se sont affrontés à plusieurs reprises au mois de janvier près d’El-Facher, la capitale historique du Darfour, et à Mouhajiriya, plus au sud.
L’armée a repris cette semaine le contrôle de ce secteur où plus de 30. 000 personnes ont été déplacées en raison des combats, selon les estimations de bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
"Ces consultations n’ont rien à voir avec les récents combats", a affirmé M. Feki, assurant que les parties envisageaient la rencontre de Doha depuis près d’un mois.
Cette rencontre entre le JEM, le plus militarisé de la myriade de groupes rebelles du Darfour, et les autorités soudanaises sera la première depuis celle tenue l’été 2007 en Libye.
Le JEM n’avait pas signé l’accord de paix du Darfour en mai 2006, dont la faction Minni Minnawi de l’Armée de libération du Soudan (ALS) est le seul signataire du côté de la rébellion.
Le négociateur en chef de l’ONU/Union Africaine au Darfour, Djibril Bassolé, assistera à la rencontre de Doha, a indiqué la source diplomatique. Le JEM sera représenté par cinq de ses hauts dirigeants mais pas par son chef Khalil Ibrahim, selon M. Feki.
Il n’a pas été possible de connaître l’identité des représentants soudanais à ces pourparlers.
Le JEM souhaite être le seul interlocuteur pour la rébellion lors d’une éventuelle conférence de paix sur le Darfour, mais l’ONU souhaite la participation d’autres factions dont celle du populaire Abdel Wahid Mohammed Nour qui vit actuellement en exil à Paris.
"Il refuse d’y participer. Cela commence à devenir embêtant", a indiqué à l’AFP une autre source diplomatique.
