Le Mend revendique une attaque contre un site de Shell

Le Mend a affirmé que "ses combattants basés dans l’Etat de Delta (sud du Nigeria) ont attaqué aujourd’hui vers 03H30 (02H30 GMT) l’usine à gaz d’Utorogu de Shell", selon un communiqué du groupe qui a levé une trêve le 30 janvier.

L’armée nigériane a de son côté affirmé avoir repoussé l’attaque lancée par le Mend et avoir tué trois de ses combattants dans l’Etat de Delta.

"Il est vrai que les militants sont parvenus à l’usine, mais leur opération a échoué", a affirmé à l’AFP le général Wuyep Rimtip, commandant de la force conjointe armée-police déployée dans la région.

Selon l’officier, les échanges de coups de feu entre les militants et les forces de sécurité ont fait trois morts et un blessé dans les rangs du Mend.

Le Mend avait annoncé le 30 janvier la levée d’une trêve de quatre mois à la suite d’une attaque de l’armée et avait promis des attaques "ouragan".

"Cette attaque et bien d’autres plus petites à venir sont comme les pluies et les vents qui précèdent l’arrivée de l’ouragan", a affirmé samedi le Mend dans son communiqué, en démentant avoir subi des pertes dans l’attaque contre Shell.

La compagnie anglo-néerlandaise a de son côté confirmé l’attaque: "l’unité gazière d’Utorogu a été attaquée tôt ce matin par des inconnus armés", a indiqué à l’AFP le porte-parole de Shell au Nigeria, Precious Okolobo.

"Nous menons des vérifications sur l’usine" afin de déterminer d’éventuels dommages, a-t-il ajouté.

Depuis trois ans, le Mend s’est affirmé comme le principal groupe armé dans le sud pétrolifère du Nigéria où il agit au nom des populations locales pour obtenir une meilleure répartition des revenus du pétrole.

Les violences dans le sud du pays ont fait chuter de 25% la production pétrolière du pays, qui atteint aujourd’hui quelque 2 millions de barils/jour.

Le pétrole, selon la Banque mondiale, représente 90% des revenus d’exportation du Nigeria, le plus peuplé pays d’Afrique avec quelque 140 millions d’habitants.