L’Union africaine décide de sanctions contre les membres de la junte

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA), a décidé de prendre des sanctions contre les membres civils et militaires de la junte qui a pris le pouvoir en Mauritanie le 6 août, a appris l’AFP auprès de l’organisation continentale.

Publié le 5 février 2009 Lecture : 3 minutes.

"Le conseil décide que les sanctions, prévues au paragraphe 9 du communiqué de sa (. . . ) réunion tenue le 22 décembre 2008, entrent en vigueur", a déclaré le président du CPS, Manuel Domingos Augusto, ambassadeur d’Angola auprès de l’UA.

Le Conseil "demande à la Commission de prendre les mesures nécessaires à la mise en oeuvre de ces sanctions et de lui rendre compte régulièrement", et demande aussi "à tous les Etats membres de mettre en oeuvre scrupuleusement la présente décision", a-t-il poursuivi.

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Interrogé par l’AFP sur la nature des sanctions, M. Augusto a indiqué qu’elles comprenaient "une prohibition des déplacements des membres civils et militaires de la junte, le refus systématique des visas, le contrôle des comptes bancaires".

Le 22 décembre, l’UA avait décidé "d’imposer des sanctions ciblées à l’encontre de toutes les personnes, aussi bien civiles que militaires, dont les activités ont pour objet de maintenir le statu quo anticonstitutionnel en Mauritanie si d’ici au 5 février 2009 l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli et (. . . ) de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il confère un caractère universel à ces mesures".

La décision prise jeudi par le CPS "sera communiquée au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle devienne universelle, pour que tous les pays membres de l’ONU l’appliquent", a poursuivi M. Agusto indiquant que la Commission devait "transmettre la décision au plus vite, dès demain" vendredi.

La réunion du CPS a duré plus de six heures "parce qu’il y avait des opinions différentes, pas de divisions, mais comme le CPS prend ses décisions par consensus, on a dû échanger jusqu’à obtenir ce consensus", a-t-il expliqué.

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Toutefois, l’UA a décidé de ne pas fermer totalement la porte aux négociations avec la junte: "L’entrée en vigueur des sanctions doit s’accompagner de la poursuite des efforts de l’UA et de ses partenaires auprès de toutes les parties mauritaniennes en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Mauritanie".

"Le Conseil exhorte les autorités issues du coup d’Etat à coopérer pleinement avec la commission de l’UA pour le retour immédiat à l’ordre constitutionnel et la résolution de la crise politique dans ce pays", conclut le communiqué.

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Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu en 2007, a été renversé le 6 août 2008. Le coup d’Etat a été mené peu après que le chef de l’Etat eut annoncé le limogeage des chefs des quatre corps de l’armée, dont le commandant de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête du pays depuis le putsch qui a été fermement condamné par la communauté internationale.

Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu en 2007, a été renversé le 6 août 2008.

Le coup d’Etat a été mené peu après que le chef de l’Etat eut annoncé le limogeage des chefs des quatre corps de l’armée, dont le commandant de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête du pays depuis le putsch, fermement condamné par la communauté internationale.

Juste avant l’annonce des sanctions, un représentant de la junte mauritanienne a estimé que le retour au pouvoir de M. Sidi était "dépassé". "C’est impossible, c’est vraiment pour nous la ligne rouge", a déclaré le vice-président du Sénat mauritanien, Massène El Hadj.

"Nous nous en tenons à la feuille de route établie par les Etats généraux de la démocratie et adoptée par les deux chambres du Parlement le 9 janvier", a-t-il ajouté.

La junte a prévu d’organiser des élections présidentielles le 6 juin et nombres d’observateurs estiment que le chef de la junte sera candidat.

L’UA et ses partenaires, dont l’Union européenne (UE), doivent se réunir le 20 février à Paris pour discuter de la crise en Mauritanie, en vue de l’élargissmeent de la mesure de sanctions aux pays européens.

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