Un cargo chargé d’armes libéré au bout de quatre mois

Des pirates somaliens ont libéré contre rançon un cargo ukrainien bourré d’armement, dont une trentaine de chars, qu’ils avaient capturé fin septembre, mettant fin à l’un des actes de piraterie les plus spectaculaires de ces dernières années.

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous avons libéré le MV Faina", a déclaré le chef des pirates, Sugule Ali, confirmant par téléphone à l’AFP une information de la présidence ukrainienne.

Les 20 membres d’équipage (17 Ukrainiens, deux Russes et un Letton) "sont sains et saufs et se trouvent à bord du Faina", a précisé la présidence ukrainienne dans un communiqué.

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Cette prise d’otages, l’une des plus longues dans l’histoire de la piraterie somalienne, recèle tous les ingrédients d’un thriller: chars et munitions à bord du bateau, rançon larguée par parachute, un capitaine mort à bord. . .

Quelques jours après son interception le 25 septembre, le capitaine russe du navire est en effet décédé d’un accès d’hypertension. Son corps a été conservé dans le bateau dans un réfrigérateur alimenté par un générateur.

Le navire a été libéré en échange du paiement d’une rançon, a assuré le chef des pirates. "Il ne s’agit pas d’une grosse somme, mais quelque chose pour couvrir nos dépenses", a-t-il dit sans donner de chiffres, assurant que l’équipage avait été "bien nourri"’.

Selon des sources proches des pirates, une rançon de 3,2 millions de dollars (2,5 millions d’euros) a été versée et la somme, enfermée dans une mallette, a été larguée par parachute aux pirates mercredi après-midi.

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"Les pirates somaliens sont très rapides pour compter le liquide. Ils ont l’équipement approprié", a expliqué à l’AFP l’une de ces sources qui a requis l’anonymat.

Les pirates avaient initialement demandé 35 millions de dollars, avant de réduire drastiquement leurs exigences, alors que des bateaux étrangers avaient été envoyés dans la zone pour éviter que le cargaison ne soit déchargée.

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"On en avait marre du Faina", a raconté à l’AFP l’un des pirates, Ahmed Mohamed Abdi. "On a pensé le libérer sans paiement (. . . ), mais nous avons dépensé beaucoup d’argent emprunté pour acheter du khat (plante euphorisante), du Coca Cola, de l’eau et de la nourriture", a-t-il expliqué.

Il n’y avait pas dans l’immédiat de précision sur l’état de la cargaison du Faina, qui transportait 33 chars d’assaut et au moins 14. 000 munitions.

La destination de la cargaison a été au coeur d’une polémique: le Kenya a affirmé qu’elle était destinée à son armée, tandis que d’autres sources ont assuré qu’elle devait être livrée au gouvernement du Sud-Soudan.

Les actes de piraterie ont augmenté ces dernières années au large de la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991. L’année dernière, environ 140 navires étrangers ont été attaqués et les actes de piraterie dans la région ont augmenté de près de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime mondial (BMI).

Face à cette menace pour le commerce maritime mondial, l’Union européenne a lancé en décembre la première opération navale de son histoire pour traquer les bandits des mers. Et, en janvier, Washington a annoncé la création d’une nouvelle force "multinationale" anti-piraterie sous son commandement dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

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