Darfour: l’armée soudanaise rentre dans la ville de Mouharijiya

L’armée soudanaise a annoncé mercredi être entrée à Mouharijiya et traquer les rebelles du Mouvement justice et égalité (JEM), qui occupaient depuis deux semaines cette ville clé du Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile.

Publié le 4 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« Nous sommes à l’intérieur de Mouhajiriya et nous pourchassons les troupes du JEM », a déclaré un porte-parole de l’armée sous couvert de l’anonymat.

Le JEM, qui avait pris à la mi-janvier le contrôle de cette ville, a indiqué mercredi s’en être retiré, confirmant l’entrée des troupes gouvernementales.

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« Nous sommes à une trentaine de kilomètres de Mouharijiya », a déclaré à l’AFP Suleiman Sandal, un commandant du mouvement rebelle, ajoutant que l’aviation bombardait depuis plusieurs jours la rébellion dans ce secteur.

Un avion non identifié a largué trois bombes à un kilomètre du camp local de la force de maintien de la paix ONU-Union Africaine (Minuad) et l’armée soudanaise a patrouillé à quelque 500 mètres de la mission, a indiqué la Minuad citant son personnel sur le terrain.

Des coups de feu ont retenti toute la journée dans le secteur de Mouharijiya poussant des civils à trouver refuge sur le camp de Minuad, mission dotée actuellement de 15. O00 soldats et policiers au Darfour, dont 190 dans cette zone.

La ville de Mouharijiya a été le théâtre de combats meurtriers en janvier. Le JEM a ravi ce bastion à la faction Minni Minnawi de l’Armée de libération du Soudan (ALS), seul groupe rebelle du Darfour à avoir signé un accord de paix avec Khartoum. L’armée soudanaise a ensuite tenté de reconquérir ce secteur.

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Les combats ont fait au moins 30 morts, selon la Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme, Navi Pillay. Les ONG sur place ont évacué leur personnel laissant ainsi plus de 30. 000 civils vulnérables en cas de nouvelles violences.

Près de 2. 000 civils ont fui Mouharijiya au cours des derniers jours pour rejoindre des camps de déplacés situés plus au nord, ont indiqué mercredi la Minuad et des ONG.

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Les autorités soudanaises avaient demandé dimanche à la Minuad de se retirer de la ville afin de lui laisser le champ libre, mais la Minuad avait refusé de quitter le terrain, invoquant son mandat de protection des civils.

Les violences surviennent alors que la Cour pénale internationale (CPI) doit prochainement décider d’émettre ou non un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir –accusé de génocide et crime de guerre au Darfour–, et simultanément à des pourparlers en vue d’une conférence de paix au Qatar.

Le négociateur en chef de l’ONU/Union Africaine au Darfour, Djibril Bassolé, a rencontré mercredi le chef du JEM Khalil Ibrahim, actuellement au Tchad, pays voisin du Soudan qui sert de base arrière à ce mouvement rebelle.

Le JEM, le plus militarisé de la myriade de groupes rebelles du Darfour, souhaite être le seul interlocuteur pour la rébellion lors de cette éventuelle conférence, mais l’ONU souhaite la participation d’autres factions dont celle du populaire Abdel Wahid Mohammed Nour qui vit actuellement en exil à Paris.

La guerre civile au Darfour a fait 300. 000 morts selon l’ONU, 10. 000 selon Khartoum, depuis 2003.

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