Union Africaine: la clôture du sommet reportée

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) ont décidé de reporter la clôture du 12è sommet en cours à Addis Abeba, à cause du désaccord persistant sur le « gouvernement de l’Union », promu par son nouveau président, Mouammar Kadhafi.

Publié le 3 février 2009 Lecture : 3 minutes.

Les représentants des 53 Etats membres se sont réunis toute la journée mardi et devaient terminer par l’examen d’un nouveau rapport des ministres des affaires étrangères sur la mise en place de la réforme de l’UA.

Ils n’ont pas réussi cependant à se mettre d’accord malgré plus de cinq heures de débats houleux à huis clos.

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"Nous avions des choses très importantes à discuter. Un débat très riche. Nous reprendrons demain matin pour clôturer", a indiqué en sortant vers 03H00 du matin (00h00 GMT), le président sénégalais, Abdoulaye Wade.

Le nouveau président de l’UA, élu pour un an, avait quitté le centre de conférence peu avant, le visage fermé, sans rien déclarer, a constaté l’AFP.

"Il a compris qu’il a perdu, c’est pourquoi il s’en va comme cela", a indiqué un diplomate africain.

Selon un participant à la réunion, "un consensus a finalement été trouvé sur la procédure à suivre. Nous avons adopté les recommandations du Conseil exécutif (ministres). Dans trois mois il y aura un premier rapport sur l’approfondissement de la réforme, ensuite en juillet, au prochain sommet, les chefs d’Etat trancheront".

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"Si la réforme est acceptée, à partir du sommet de janvier, le processus de ratification dans chaque Etat membre commencera", a-t-il ajouté.

Le rapport du Conseil exécutif prévoit notamment "l’amendement de l’Acte constitutif de l’UA, la mise en oeuvre de la transformation de la Commission de l’UA en +Autorité de l’Union+, et l’approfondissement du changement de statut des commissaires qui doivent devenir des Secrétaires", a-t-il expliqué à l’AFP.

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La tension depuis l’élection de M. Kadhafi est palpable. Mardi, lors d’une discussion sur la situation économique et la réunion du G20, le président ougandais, Yoweri Museveni, opposé à la politique de M. Kadhafi, n’avait pas mâché ses mots.

"Pourquoi ne pas envoyer notre frère Kadhafi (au G20)? Après tout nous l’avons élu. . . J’aimerais cependant qu’il présente un autre point de vue que le sien", avait-il déclaré, en l’absence de M. Kadhafi.

Vivement applaudit par ses pairs, il avait résumé: "il faut que ce soit une troïka qui représente l’Afrique", marquant ainsi le manque de confiance accordée au "Guide de la révolution, Roi des Rois traditionnels d’Afrique" comme souhaite désormais se faire appeler M. Kadhafi.

M. Museveni a récidivé mardi soir en affirmant à l’adresse de M. Kadhafi: "les Africains sont polis, mais méritent le respect", selon un participant.

Il s’est ensuite levé, a chuchoté un mot à l’oreille du président de la réunion, la tête entre les mains, le quittant d’une tape sur l’épaule. Quelques minutes plus tard, M. Kadhafi levait la séance. . .

La question du "gouvernement de l’Union" qui à terme doit conduire aux Etats Unis d’Afrique voulus par le Colonel Kadhafi, avait été longuement débattue à huis clos dimanche, mais le débat s’était achevé sans grandes avancées: les chefs d’Etat avaient simplement convenu de changer quelques dénominations.

"Nous créons une institution avec un mandat plus fort, de plus fortes capacités, qui nous dirige vers l’objectif du gouvernement de l’Union", avait déclaré le président tanzanien, président sortant de l’UA, Jakaya Kikwete à la presse.

Le sommet avait donné mission aux ministres de préparer un plan de mise en oeuvre "qui a été rejeté en bloc par le Colonel Kadhafi", a indiqué un ministre africain. "Il a donc convoqué une réunion juste au niveau des chefs d’Etat pour vider le contentieux", a-t-il ajouté.

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