« Andry TGV » lance la procédure de destitution du président

Le maire frondeur d’Antananarivo Andry Rajoelina a annoncé le dépôt d’une procédure de destitution du président de Madagascar Marc Ravalomanana, devant des milliers de partisans réunis au coeur de la capitale malgache, où l’activité était redevenue normale.

Publié le 1 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Engagé dans un bras de fer ouvert depuis décembre avec le chef de l’Etat malgache, le maire s’est autoproclamé samedi à la tête des affaires de ce pays pauvre de l’océan Indien en remplacement du président Ravalomanana.

"Cet après-midi, je vais remettre à la Haute Cour constitutionnelle (HCC) la demande officielle pour la déchéance du président", a déclaré Andry Rajoelina à la faveur d’un nouveau rassemblement organisé sur la place du 13 Mai, au coeur de la capitale malgache.

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Interrogé par l’AFP, un professeur de droit constitutionnel, Jean-Eric Rakotoharisoa, a toutefois expliqué que si le maire avait la possibilité de déposer cette demande, il revenait à l’Assemblée nationale ou au Sénat de déclencher la procédure. Le parti présidentiel détient la majorité dans les deux assemblées.

"Je sais que vous êtes pressés, mais nous allons suivre les procédures et nous allons attendre la déclaration de la Haute Cour constitutionnelle, de l’Assemblée nationale et du Sénat", a lancé celui que ses partisans surnomment "TGV" pour son caractère fonceur.

Samedi soir, l’Union africaine (UA), par la voix du président de sa Commission Jean Ping, avait condamné toute prise de pouvoir en dehors de la Constitution.

Interrogé par la presse, le maire d’Antananarivo, capitale où se font et défont traditionnellement les régimes malgaches, a appelé de son côté la communauté internationale à ne "pas se rendre complice d’un régime qui a bafoué la Constitution".

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Le maire frondeur d’Antananarivo a également annoncé qu’il était "en train de mettre en place la structure de la transition" et qu’il allait faire une tournée en province "dans quelques jours".

Plus de 5. 000 partisans et curieux, une affluence bien en deçà de celle du précédent rassemblement samedi, ont écouté lundi son discours avant de se disperser dans le calme. Aucun dispositif sécuritaire, hormis le service d’ordre du maire, n’était visible aux abords de la place.

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"Il y a moins de monde aujourd’hui. Les gens voulaient retourner travailler un peu. Mais je pense qu’ils reviendront demain s’ils voient que le mouvement baisse", déclarait un partisan de "TGV".

"Il faut aller vite. On a pas envie que ça traîne comme en 2002. On veut que ça aille plus vite", estimait Mirina, 31 ans, résumant un sentiment largement partagé.

Le reste de la capitale présentait un visage normal malgré l’appel lancé samedi par le maire, notamment en direction des fonctionnaires, à ne pas travailler.

Les ministères des Finances, de la Décentralisation, des Transports et de l’Education nationale ainsi que le Palais de Justice, entre autres, étaient ouverts au public.

Plusieurs établissements scolaires publics accueillaient leurs élèves, après une semaine de fermeture en raison des pillages survenus pendant deux jours à l’issue du grand rassemblement du 26 janvier contre le régime convoqué par le maire. Ces violences ont fait au moins 68 morts dans le pays, selon la gendarmerie.

"Jusqu’à preuve du contraire, c’est le président qui donne les ordres. Et puis les enfants, c’est particulier, il faut qu’ils aillent à l’école. C’est important pour l’avenir", a expliqué à l’AFP un personnel administratif d’une école primaire.

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