Sommet de l’UA: divisions sur l’avenir de l’organisation et crise malgache

L’Union africaine (UA) a ouvert à Addis Abeba son 12e sommet, officiellement consacré au développement des infrastructures mais dominé en fait par la crise politique à Madagascar et aux divisions des Etats membres sur l’avenir de l’organisation.

Publié le 1 février 2009 Lecture : 2 minutes.

La première journée du sommet, qui s’achève mardi, s’est terminée sans grande avancée sur le dossier de l’instauration d’un "gouvernement de l’Union", réclamé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi mais qui inquiète bon nombre de ses pairs, peu enclins à transférer à l’UA une partie de leur souveraineté.

Les chefs d’Etat ont simplement convenu de changer la dénomination de la Commission, organe exécutif de l’UA, a indiqué à la presse le président de la Commission, Jean Ping.

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"Nous créons une institution avec un mandat plus fort, de plus fortes capacités, qui nous dirige vers l’objectif du gouvernement de l’Union", a-t-il commenté.

Contrairement aux habitudes de l’UA, le sommet a débuté directement par une session à huis clos, sans cérémonie formelle d’ouverture. Une vingtaine de chefs d’Etat seulement sur les 53 Etats membres ont fait le déplacement, selon les organisateurs.

Au vu de la dégradation de la situation politique à Madagascar, Jean Ping a averti que "tout changement de pouvoir anticonstitutionnel serait condamné", alors que le maire de la capitale malgache a affirmé qu’il voulait obtenir la destitution du chef de l’Etat.

"Nous avons des principes très clairs. Ce sont toujours les mêmes. (. . . ) Il est interdit d’accéder au pouvoir par des voies qui ne sont pas constitutionnelles", a martelé M. Ping.

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Madagascar, où doit se tenir en juillet le prochain sommet de l’UA, était représenté à Addis Abeba par son Premier ministre, Charles Rabemananjara.

Sur le dossier de la crise économique mondiale, de nombreux dirigeants africains n’ont pas caché leur inquiétude quant à une baisse de l’aide internationale, qui contribue notamment à financer les infrastructures de transport ou d’énergie, le thème officiel de la réunion qui devait être abordé mardi.

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Face à la conjoncture internationale, M. Ping a souligné avant le sommet "la vulnérabilité d’un continent toujours fragilisé par des crises latentes et des conflits ouverts", comme en Somalie, à Madagascar, en Mauritanie et en Guinée.

Le nouveau président somalien, l’islamiste modéré cheikh Sharif Cheikh Ahmed, élu samedi par le Parlement somalien, participe au sommet, a constaté l’AFP.

Si l’on note dans les couloirs du sommet un notable assouplissement de l’UA vis-à-vis de la Guinée, notamment suite aux engagements de la junte au pouvoir d’organiser des élections avant fin 2009, la position demeure inflexible sur la Mauritanie.

L’UA et ses partenaires, dont l’Union européenne (UE), ont décidé samedi de reporter au 20 février leur réunion consacrée à la crise en Mauritanie prévue le 5 février, en vue d’éventuelles sanctions ciblées après le coup d’Etat du 6 août.

Concernant le Zimbabwe et l’accord entre le régime du président Robert Mugabe et son principal opposant, Morgan Tsvangirai, en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale, l’UA a demandé la levée des sanctions imposées par l’Europe et les Etats-Unis "afin d’améliorer la situation humanitaire".

Selon M. Ping, "tout le monde aujourd’hui devrait aider le Zimbabwe à reconstruire son économie parce qu’un accord a été conclu".

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