Le Mend annonce la fin du cessez-le feu et promet un « Ouragan »

Le principal groupe armé du sud pétrolifère du Nigeria, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), a annoncé la fin d’un cessez-le feu décrété en septembre, menaçant de mener un « assaut de grande envergure » baptisé « Ouragan Obama ».

Publié le 30 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

"Parce que le gouvernement et l’armée nigérians continuent d’agir avec mauvaise foi, le Mend est contraint de mettre fin à son cessez-le-feu unilatéral à 01H00 (minuit GMT) samedi 31 janvier 2009", déclare le groupe dans un communiqué.

Le Mend, qui opère dans le delta du Niger (sud) et s’en prend régulièrement aux intérêts pétroliers, avait annoncé le 21 septembre 2008 cette trêve après une semaine d’actions violentes dans le cadre d’une "guerre du pétrole", en réponse à des attaques de l’armée nigériane.

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Dans son communiqué, le groupe rebelle affirme que l’armée a mené vendredi "une attaque non provoquée" contre le camp d’un autre groupe de militants dont le leader, Ateke Tom, "est un signataire" du cessez-le-feu de septembre.

"Cette dernière attaque est une indication que le gouvernement préfère faire des avancées militaires pendant le cessez-le-feu plutôt que des avancées vers la paix et la réconciliation", estime le Mend.

Un porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Musa Sagir, a confirmé à l’AFP des échanges de tir tout en soutenant que des hommes d’Ateke Tom avaient ouvert le feu.

Le Mend, qui avait baptisé la "guerre du pétrole" de septembre "Ouragan Barbarossa", a indiqué vendredi que "l’industrie pétrolière devait (. . . ) se préparer à Ouragan Obama, un assaut de grande envergure qui démarrera dans l’Etat de Rivers (sud) (et) qui va changer le visage des exportations de pétrole et de gaz du Nigeria".

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Pendant une semaine, entre le 14 et le 21 septembre, le Mend avait revendiqué quotidiennement des attaques contre des installations pétrolières, ciblant en particulier la compagnie anglo-néerlandaise Shell, à Rivers, l’un des Etats du delta du Niger.

Le delta, d’où le Nigeria tire environ 90% de ses devises, est le théâtre de violences régulières perpétrées par des militants qui ont multiplié depuis trois ans les enlèvements d’employés du secteur pétrolier et de proches d’hommes politiques locaux.

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Affirmant agir au nom des populations locales, ils s’en prennent aussi régulièrement aux installations pétrolières et aux bateaux navigant dans les eaux du delta.

Les otages sont la plupart du temps relâchés après quelques jours ou quelques semaines, en échange de rançons.

Ces violences ont fait chuter de près d’un quart la production pétrolière du Nigeria, qui tourne autour de 2 millions de barils par jour contre 2,6 millions en 2006.

Le Nigeria se dispute avec l’Angola la place de premier producteur de brut en Afrique.

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