Procès Lubanga : des enfants ont combattu « comme des militaires »
Des enfants ont combattu « comme des militaires » au sein de la milice de Thomas Lubanga en République démocratique du Congo (RDC), a affirmé un ancien membre de l’Union des patriotes congolais (UPC) devant la Cour pénale internationale à La Haye.
![Portrait d’une jeune congolaise qui a vécu un calvaire de quatre ans après avoir été enr](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2009/01/30/2009013021480820.jpg)
Portrait d’une jeune congolaise qui a vécu un calvaire de quatre ans après avoir été enr
"Des enfants étaient déployés par compagnie, bataillon, brigade ou peloton. Ils étaient comme des militaires", a déclaré le témoin, au cinquième jour du procès pour enrôlement d’enfants de Thomas Lubanga, ancien chef de l’UPC.
"Est-ce que ces enfants combattaient?", a demandé le procureur Manoj Sachdeva au témoin cité par l’accusation. "Oui", a-t-il confirmé, en s’exprimant en français.
"Les enfants étaient en tenue militaire et portaient des armes, comme tous les militaires de l’UPC", a-t-il poursuivi, en disant avoir lui-même formé des jeunes au maniement de l’AK-47.
L’ancien milicien a affirmé avoir vu les enfants, pour certains âgés de moins de 15 ans, tirer sur l’ennemi. "Si le commandant en donne l’ordre, tout le monde doit tirer, même les enfants", a-t-il dit, témoignant sous un pseudonyme et la voix et le visage brouillés sur les écrans vus par le public, par mesure de protection.
A la question de savoir s’il avait "vu ou su par d’autres sources que des enfants avaient été tués dans des combats", il a répondu "oui".
"L’état-major (de l’UPC) connaissait les détails de ce qui se passait" durant les combats, a-t-il affirmé.
Thomas Lubanga, 48 ans, plaide non coupable des crimes de guerre d’enrôlement et de conscription d’enfants de moins de quinze ans durant la guerre civile en Ituri (est de la RDC) en 2002-2003.
Selon les ONG, les affrontements en Ituri entre des milices soutenues par les ethnies Hema (proche de l’UPC) et Lendu, pour le contrôle notamment de mines d’or, ont fait 60. 000 morts et des centaines de milliers de déplacés depuis 1999.
Le premier témoin au procès de la CPI, présenté par l’accusation comme un ancien enfant soldat, s’était rétracté mercredi après avoir initialement accusé l’UPC de l’avoir enrôlé à la sortie de l’école en RDC.
La CPI poursuivra lundi l’audition du témoin.
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