Au Tchad, Succès Masra hésite encore à participer aux élections législatives
Au Tchad, une partie de l’opposition vient d’annoncer qu’elle ne participera pas aux élections législatives, provinciales et communales prévues le 29 décembre prochain. Elle juge que le scrutin ne sera ni juste ni transparent. Succès Masra, lui, n’a pas encore tranché.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 14 octobre 2024 Lecture : 2 minutes.
Un certain nombre d’élections africaines étant sujettes à caution, à tort ou à raison, les oppositions sont souvent confrontées au même dilemme : boycotter les scrutins, au risque d’être accusées de capitulation devant l’obstacle ; ou y participer, au risque de devenir des faire-valoir du régime en place. L’antienne est à nouveau de mise, pour une partie de l’opposition au Tchad, dans la perspective des rendez-vous électoraux législatifs, provinciaux et communaux, qui devraient se tenir le 29 décembre.
Pour une quinzaine de formations politiques réunies en assises, ce samedi 12 octobre, les conditions pour des élections justes et transparentes ne sont pas réunies. Pour Mahamat Zène Chérif, président du parti « Tchad Uni », le scrutin « n’est pas crédible » et y participer vaudrait crédibilisation contraire aux intérêts des « militants et de la population tchadienne ».
Le patron du parti « Les démocrates » va même plus loin. Avocksouma Djona Atchenemou affirme que la participation au rendez-vous du 29 décembre aurait pour conséquence que « les générations futures n’auront absolument pas leur mot à dire pendant les 30 ou 40 prochaines années ». Alors que Mahamat Zène Chérif veut laisser le pouvoir et ses alliés « aller seuls » aux scrutins, Avocksouma Djona Atchenemou espère plutôt que ces derniers ne se tiennent même pas…
Boycott « à contrecœur »
C’est donc au boycott des législatives, provinciales et communales que la quinzaine de partis politiques appelle. À en croire les intervenants du week-end, la non-participation est décidée « à contrecœur ». Mais elle relèverait d’un nécessaire sens des responsabilités : le leader des « Démocrates » refuse d’être considéré comme « citoyen de second ordre ».
Les opposants insistent sur le fait qu’ils n’ont pas fait de l’obstruction systématique. Ils étaient prêts à participer au processus électoral, pour peu que les élections ne soient pas « jouées d’avance », ce qui aurait été possible selon eux à certaines conditions : une révision du fichier électoral, un découpage plus équitable des circonscriptions, la garantie d’élections transparentes et un consensus entre les acteurs politiques.
De l’autre côté de l’échiquier politique, les partis de la coalition constituée pour la campagne présidentielle de Mahamat Idriss Déby continuent de finaliser leurs candidatures. La période de dépôt des dossiers est sur le point de commencer. Entre les deux camps, les « Transformateurs » de Succès Masra n’ont quant à eux pas encore tranché sur leur position à l’égard du scrutin.
Les soutiens de l’ancien candidat à la présidentielle continuent de demander le respect de certaines conditions pour aller aux urnes. Il en va ainsi de la trajectoire anticonformiste de celui qui fut tout à la fois candidat à la présidentielle de mai, face à Déby, et Premier ministre du même Déby, les cinq mois qui précédèrent l’élection.
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