Nouveau cargo capturé dans le Golfe d’Aden, la région veut mieux coopérer

Des pirates somaliens ont capturé un navire gazier allemand avec 13 personnes à bord, en dépit de la protection internationale mise en place au large des côtes de Somalie et de la mobilisation des Etats de la région qui ont signé un accord de coopération.

Publié le 29 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Le commando armé a attaqué le MV Longchamp sur lequel se trouvaient 12 marins philippins avec leur capitaine indonésien et du gaz liquide.

"Ce matin à l’aube, sept pirates ont détourné le navire", a indiqué un porte-parole du co-propriétaire, MPC Capital à Hambourg, Till Giessmann. "Le navire était en convoi, sous escorte" d’unités navales de la coalition internationale censée protéger le trafic commercial au large de la Somalie, a-t-il ajouté.

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Selon des sources somaliennes, deux pirates ont été blessés lors d’une opération lancée pour secourir le navire, qui bat pavillon des Bahamas. Selon M. Giessmann, il n’y a pas de blessés parmi l’équipage.

"Il y a eu un important échange de tirs (mais) on pense que l’équipage est sain et sauf", a également indiqué un responsable d’un programme d’assistance aux marins basé au Kenya, Andrew Mwangura.

Selon des sources militaires allemandes, une frégate indienne, la "Beas", a tenté dans la nuit de mercredi à jeudi de répondre à un appel au secours, mais en vain. Le capitaine aurait refusé l’intervention des forces spéciales.

Le navire, parti de Norvège en direction du Vietnam, avait attendu une journée à la sortie du canal de Suez pour joindre un convoi. Après sa capture, il a fait cap vers le fief des pirates d’Eyl, dans le Puntland, région autoproclamée autonome du nord-est de la Somalie, selon les sources somaliennes.

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Depuis le début de l’année, il y a eu 15 actes de piraterie dans la région, dont trois se sont terminés par des détournements. A ce jour, 10 vaisseaux sont détenus par les pirates, le gazier allemand inclus, selon le Bureau maritime international (BMI) basé à Kuala Lumpur.

L’année dernière, environ 140 navires étrangers ont été attaqués et les actes de piraterie dans la région ont augmenté de près de 200% par rapport à 2007, selon le BMI.

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Face à cette menace pour le commerce maritime mondial, l’Union européenne a lancé en décembre la première opération navale de son histoire, "Atalante", pour traquer les bandits des mers. Le même mois, la Marine chinoise a entamé une mission historique "d’escorte anti-piraterie" au large de la Somalie.

En janvier, Washington a annoncé la création d’une nouvelle force "multinationale" anti-piraterie sous son commandement dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. La marine russe est aussi présente.

Les pays se mobilisent également pour coopérer plus étroitement.

Neuf Etats de la région (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Maldives, Seychelles, Somalie, Yémen et Tanzanie) ont signé jeudi un accord prévoyant la création de trois centres d’informations en réseau (Mombasa, Dar es Salam et Sanaa) sur la piraterie et d’un centre de formation régional à Djibouti.

Ils ont également signé à Djibouti un code de conduite selon lequel ils devraient "prendre les mesures appropriées dans leur législation nationale pour faciliter l’arrestation et les poursuites judiciaires contre les suspects de piraterie".

Le Pentagone a aussi annoncé jeudi que les Etats-Unis et le Kenya avaient signé un protocole d’accord permettant à la marine américaine, en cas d’arrestation de pirates au large des côtes somaliennes, de les remettre à Nairobi pour les juger.

Le sort des pirates capturés au large de la Somalie par des navires de guerre étrangers constitue une pierre d’achoppement de la lutte internationale contre les bandits des mers.

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