L’ex Premier ministre Macky Sall affirme n’avoir rien reçu de Bongo
L’ancien Premier ministre sénégalais Macky Sall, mis en cause par le gouvernement dans une affaire de blanchiment, a affirmé n’avoir « jamais reçu un franc du président (gabonais Omar) Bongo » mais a admis lui avoir écrit pour demander des « conseils » et un « soutien ».
Interrogé par une chaîne privée sénégalaise, Walf TV, sur un "soutien financier de la part du président Bongo", il a répondu: "je n’ai jamais reçu un franc du président Bongo", selon la retranscription de l’entretien, consulté par l’AFP et dont les termes ont été confirmés par le parti de M. Sall.
Ancien président de l’Assemblée nationale et ex-numéro 2 du parti présidentiel, M. Sall, qui dément vigoureusement les accusations de blanchiment d’argent contre lui, avait été interrogé mardi pendant trois heures par des policiers sur cette affaire.
Le ministère sénégalais de l’Intérieur avait fait état lundi soir dans un communiqué de "l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent sale impliquant Macky Sall (. . . ) et Abdoulaye Sall, de nationalité sénégalaise résidant au Gabon".
"Dans le cadre de l’enquête ouverte, les services compétents ont alors intercepté des correspondances avec un chef d’Etat africain tendant à avaliser l’idée que les fonds incriminés proviendraient de ce dernier", selon le texte, qui ne précise pas l’identité du chef d’Etat en question.
Lors de l’interrogatoire de mardi, "on m’a sorti deux courriers que j’ai adressés au président Bongo pour me demander: +Ces courriers, vous les avez écrits. Est-ce que vous le reconnaissez?+ J’ai dit que je le reconnais, ce sont mes courriers", a expliqué Macky Sall
"Ils ont avancé que je voulais demander de l’argent au président Bongo. Je leur ai rappelé que, dans les termes du courrier, il n’y a nulle part où on parle de demande d’argent", a-t-il souligné.
"J’ai sollicité une audience auprès du président Bongo en lui indiquant que j’avais quitté le gouvernement du Sénégal et que j’avais servi mon pays et le président Wade", a poursuivi cet ancien fidèle du président Abdoulaye Wade, récemment tombé en disgrâce.
"Et que maintenant que nous nous sommes séparés, j’ai créé mon parti et que, compte tenu de son rôle en Afrique et de sa position, je souhaiterais bénéficier de ses conseils et de son soutien", a-t-il précisé.
"Ils (les policiers) me disent: +Oui, mais ce dont vous parlez, c’est un soutien financier+. Je leur ai rétorqué que c’était eux qui le voient ainsi, mais le soutien est multiforme", a-t-il ajouté.
L’ex-Premier ministre a également démenti avoir reçu des fonds en provenance du Maroc, des Pays-Bas et du Burkina Faso.
Il a indiqué avoir été interrogé sur le financement de son parti, l’Alliance pour la République (APR-Yakaar), qui s’est allié à l’opposition, avant les élections locales du 22 mars, qui font figure de test important pour le pouvoir dans un contexte politique et social tendu.
Interrogé par l’AFP jeudi, le porte-parole du parti de M. Sall, Seydou Gueye, a confirmé que "les propos (de Macky Sall) sont fidèles à l’interview" donnée à Walf TV.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?