Au Mali, Étienne Fakaba Sissoko reste en prison

La justice malienne a rejeté la demande de mise en liberté de cet universitaire et militant politique, auteur d’un livre critiquant la communication de la junte au pouvoir. Il est détenu depuis fin mars et a été condamné en mai à deux ans de prison, dont un ferme.

Étienne Fakaba Sissoko. © Nicolas Réméné pour JA

Étienne Fakaba Sissoko. © Nicolas Réméné pour JA

Publié le 15 octobre 2024 Lecture : 2 minutes.

Etienne Fakaba Sissoko, l’une des rares voix critiques du pouvoir à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur du Mali, est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles perturbant la paix publique ». Il a déposé une demande de mise en liberté.

Conditions de détention qui affectent sa santé

Le 14 octobre, la cour d’appel de Bamako a jugé sa requête recevable et ordonné sa libération provisoire en attendant son procès en appel le 11 novembre. Mais cette décision a été immédiatement suspendue à la suite d’un pourvoi introduit par le parquet général. Le représentant du parquet général avait requis contre sa libération le 7 octobre en invoquant la gravité des faits à ses yeux et le trouble à l’ordre public.

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À l’audience du 7 octobre, Sissoko, chercheur et professeur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako, avait évoqué des conditions de détention qui affectent sa santé puisqu’il est diabétique, la nécessité de s’occuper de sa famille et d’être présent devant ses étudiants à la reprise des cours. Il est incarcéré à la prison de Kéniéroba, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud de Bamako.

Il fait partie des personnalités inquiétées pour leurs opinions critiques sous les colonels qui ont pris par la force en 2020 la tête de ce pays confronté au jihadisme et à une crise politique profonde.

Étienne Fabaka Sissoko est mis en cause pour la publication en 2023 de « Propagande, agitation et harcèlement, la communication gouvernementale pendant la transition au Mali ». La « transition » est la période durant laquelle les militaires disent vouloir stabiliser le pays avant de rendre le pouvoir à des civils élus. Cette rétrocession est renvoyée à une date inconnue.

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Une « communication gouvernementale hyper agressive » caractérisée par des « contenus aux caractères douteux » et des méthodes « basées sur la propagande, l’agitation, la manipulation et même le mensonge » a permis « une forte adhésion de la population », dit la fiche de lecture du livre publiée sur son site par l’éditeur, l’Harmattan.

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M. Sissoko, ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par les colonels, et ancien analyste de l’ex-mission de l’ONU Minusma poussée vers la sortie, avait déjà été écroué plusieurs mois en 2022 pour d’autres motifs.

(Avec AFP)

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