Attentat Habyarimana: Rose Kabuye a pu donner sa version

Rose Kabuye, une proche de Paul Kagame poursuivie dans l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, a pu donner aux juges français « sa version des événements » lors de sa première audition à Paris, selon un des ses avocats.

Publié le 28 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

"Pour la première fois, elle a pu donner sa version des événements et contribuer à la manifestation de la vérité", a déclaré cet avocat, Me Bernard Maingain, affirmant que sa cliente était "innocente".

Mme Kabuye a ainsi pu "fournir une série de précisions et d’informations qui ne semblent pas avoir été prises en compte par le passé", a ajouté Me Maingain, sans plus de précision. Selon lui, d’autres auditions doivent se tenir "prochainement".

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Mme Kabuye, directrice du protocole de l’actuel président rwandais Paul Kagame, a été entendue mercredi toute la journée par les juges d’instruction Marc Trévidic et Philippe Coirre au Palais de justice de Paris.

Son autre avocat, Me Léon-Lef Forster, avait affirmé précédemment que l’audition s’était dans un premier temps concentrée sur le "parcours personnel" de sa cliente.

"L’audition, la première sur le fond du dossier, a porté sur le parcours personnel de Rose, son itinéraire familial, sa trajectoire avant les faits présumés", avait déclaré à l’AFP cet avocat lors d’une interruption à la mi-journée.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré en 2006 par la justice française, Rose Kabuye, 47 ans, avait été interpellée le 9 novembre 2008 en Allemagne et transférée à Paris où elle a été inculpée pour complicité d’assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

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Son interpellation avait déclenché une vague de manifestations au Rwanda, où Mme Kabuye, placée sous contrôle judiciaire, a pu se rendre lors des fêtes de Noël.

Les juges d’instruction soupçonnent cette cadre du régime rwandais d’avoir pris part à l’attentat perpétré le 6 avril 1994 contre l’avion du président rwandais de l’époque Juvénal Habyarimana, un Hutu. Cet attentat, à l’occasion duquel Juvénal Habyarimana a été tué, est considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l’ONU environ 800. 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.

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Mme Kabuye est soupçonnée d’avoir participé à l’hébergement dans un camp militaire à Kigali du commando qui aurait tiré sur l’avion présidentiel. L’équipage de l’appareil était français, ce qui a permis l’ouverture d’une procédure judiciaire à Paris et explique son inculpation par la justice française.

Cette procédure est au coeur d’un différend qui oppose depuis deux ans Paris et Kigali, et elle a contribué à la rupture de leurs relations diplomatiques.

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