Attentat Habyarimana: Rose Kabuye a pu donner sa version
Rose Kabuye, une proche de Paul Kagame poursuivie dans l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, a pu donner aux juges français « sa version des événements » lors de sa première audition à Paris, selon un des ses avocats.
"Pour la première fois, elle a pu donner sa version des événements et contribuer à la manifestation de la vérité", a déclaré cet avocat, Me Bernard Maingain, affirmant que sa cliente était "innocente".
Mme Kabuye a ainsi pu "fournir une série de précisions et d’informations qui ne semblent pas avoir été prises en compte par le passé", a ajouté Me Maingain, sans plus de précision. Selon lui, d’autres auditions doivent se tenir "prochainement".
Mme Kabuye, directrice du protocole de l’actuel président rwandais Paul Kagame, a été entendue mercredi toute la journée par les juges d’instruction Marc Trévidic et Philippe Coirre au Palais de justice de Paris.
Son autre avocat, Me Léon-Lef Forster, avait affirmé précédemment que l’audition s’était dans un premier temps concentrée sur le "parcours personnel" de sa cliente.
"L’audition, la première sur le fond du dossier, a porté sur le parcours personnel de Rose, son itinéraire familial, sa trajectoire avant les faits présumés", avait déclaré à l’AFP cet avocat lors d’une interruption à la mi-journée.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré en 2006 par la justice française, Rose Kabuye, 47 ans, avait été interpellée le 9 novembre 2008 en Allemagne et transférée à Paris où elle a été inculpée pour complicité d’assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Son interpellation avait déclenché une vague de manifestations au Rwanda, où Mme Kabuye, placée sous contrôle judiciaire, a pu se rendre lors des fêtes de Noël.
Les juges d’instruction soupçonnent cette cadre du régime rwandais d’avoir pris part à l’attentat perpétré le 6 avril 1994 contre l’avion du président rwandais de l’époque Juvénal Habyarimana, un Hutu. Cet attentat, à l’occasion duquel Juvénal Habyarimana a été tué, est considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l’ONU environ 800. 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Mme Kabuye est soupçonnée d’avoir participé à l’hébergement dans un camp militaire à Kigali du commando qui aurait tiré sur l’avion présidentiel. L’équipage de l’appareil était français, ce qui a permis l’ouverture d’une procédure judiciaire à Paris et explique son inculpation par la justice française.
Cette procédure est au coeur d’un différend qui oppose depuis deux ans Paris et Kigali, et elle a contribué à la rupture de leurs relations diplomatiques.
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